Les perspectives d'investissement dans l'industrie restent faibles

Malgré une croissance au quatrième trimestre estimée entre 0,3 et 0,4%, le marché du travail peine à retrouver des couleurs. Selon les chiffres publiés ce matin par l'Insee, l'emploi salarié dans le secteur concurrentiel est resté stable entre le deuxième et le troisième trimestres 2003, avec seulement 200 postes supplémentaires. Sur un an, c'est un léger recul (-2.600 postes) qui a été enregistré. Au troisième trimestre, la progression de l'emploi dans le secteur tertiaire, +0,3% sur le trimestre (+31.500 postes) a compensé la nouvelle forte chute dans l'industrie (-0,8%, et 30.600 postes supprimés) et la légère baisse enregistrée dans la construction (-700 postes). Ces chiffres ne sont pas vraiment une surprise dans la mesure où les statistiques du chômage ont montré une dégradation régulière du marché de l'emploi depuis plusieurs mois. En septembre, le taux de chômage s'est élevé à 9,7%. Et même si le gouvernement par la voix du ministre de l'Economie pronostique que le chômage devrait "baisser régulièrement tout au long de l'année" prochaine, après avoir "plafonné au debut 2004", le mouvement ne devrait cependant pas être spectaculaire si l'on en croit les perspectives d'investissements des industriels.Après avoir légèrement reculé en 2003 (-2% en valeur), l'investissement dans l'industrie ne devrait rebondir que très modestement l'an prochain (+2%). C'est assez décevant dans la mesure où la France sort de deux années durant lesquelles l'investissement a été mal orienté. Ceci étant, cette faible reprise de l'investissement "concernerait l'ensemble des secteurs de l'industrie exceptés ceux des biens de consommation et des industries agroalimentaires", souligne l'Insee. Parmi les facteurs favorisant ce rebond, les chefs d'entreprise de l'industrie interrogés pointent l'amélioration des perspectives de demande et des conditions de financement. Toutefois, ils émettent une réserve de taille: leur appréciation sur les perspectives de profit reste médiocre. Dans ces conditions, on ne peut s'étonner que dans leurs prévisions de dépenses d'équipement, les chefs d'entreprises limitent à 16% la part des investissements consacrés à l'extension de capacité. Cet état d'esprit ne favorisera certainement pas un rebond rapide de l'emploi dans l'industrie.
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