Stabilité du moral des Français

Faute de nouvelles franchement bonnes ou clairement mauvaises, le moral des Français est resté stable en décembre. L'indicateur résumé d'opinion des ménages calculé par l'Insee est resté inchangé en décembre à -17. En fait, note l'institut, le niveau de cet indicateur a peu varié depuis le mois de juillet dernier.Cette stabilisation paraît néanmoins fragile comme en témoigne l'érosion du solde d'opinion relatif aux perspectives d'évolution du niveau de vie, tombé à -21. Le risque d'un conflit avec l'Irak, le renchérisssement actuel des produits énergétiques, la faiblesse de la croissance aussi bien en France qu'aux Etats-Unis, la probabilité de voir le chômage augmenter dans les mois qui viennent sont autant de facteurs qui pèsent sur les anticipations des Français.Dans ce contexte, quelle sera l'attitude des ménages: vont-ils couper dans leurs dépenses de consommation et privilégier l'épargne ? Pour l'instant, l'enquête de l'Insee indique que les Français paraissent décidés à continuer d'acheter. En décembre, le solde d'opinion relatif à l'opportunité d'acheter se redresse d'un point. Cette question de la consommation est cruciale pour la croissance. Les ménages, par leurs dépenses, sont les derniers piliers de l'activité et on peut noter que même une consommation robuste ne suffit pas à assurer une croissance forte. Ainsi en 2002, malgré la progression de la consommation, la croissance ne devrait pas dépasser 1%. Ce constat a d'ailleurs amené hier le ministre délégué du Budget à réviser sa prévision de hausse du produit intérieur brut (PIB). Alain Lambert table désormais sur une fourchette de 2 à 2,5%, une hypothèse qui paraît encore optimiste si l'on en croit la majorité des économistes qui en moyenne parient plutôt sur une croissance de l'ordre de 1,5% (lire ci-contre).Les ménagent doutent, les industriels redressent la tête. Le climat des affaires dans la zone euro s'est légèrement amélioré en décembre (+0,19) tout comme l'indice de confiance des acteurs économiques (+0,1 point). Dans ce dernier cas, la hausse, qui fait suite à trois mois consécutifs de baisse, est due au seul secteur des entreprises puisque le moral des consommateurs continue de se dégrader. La faiblesse de la croissance dans la zone euro - le chômage s'est stabilisé à 8,4% de la population active en novembre - et les craintes liées à un éventuel conflit avec l'Irak pèsent sur l'état d'esprit des Européens.
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