Greenspan optimiste sur l'emploi, pessimiste sur les déficits

La reprise de l'économie américaine, caractérisée jusqu'ici par un fort taux de croissance combiné à une absence de création d'emplois, va-t-elle enfin se traduire par une diminution du chômage? Alors que les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre seront connus demain, différents éléments permettent aujourd'hui d'espérer qu'une telle évolution positive est en train de s'engager.Ce jeudi en milieu de journée, on a ainsi appris que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage avaient sensiblement diminué: elles ont reculé de 43.000, pour s'établir à 348.000 au cours de la semaine achevée le 1er novembre. Ce qui constitue le plus bas niveau atteint par ces demandes d'allocations chômage depuis janvier 2001.Par ailleurs, le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a laissé entrevoir une amélioration du marché de l'emploi. S'adressant à l'association des professionnels des marchés financiers, en Floride, il a ainsi fait état des signes apparus ces dernières semaines d'une "stabilisation du marché du travail". Selon lui, la hausse spectaculaire observée par la productivité des entreprises américaines pourrait s'expliquer en partie par les très fortes pressions exercées par celles-ci sur leurs salariés et sur les équipements dans le contexte difficile de ces dernières années. Dans cette hypothèse, a-t-il affirmé, comme de telles pressions ne sont pas tenables sur le long terme, "la croissance de l'emploi devrait reprendre et la production horaire diminuer".Selon Alan Greenspan, également, les entreprises vont avoir besoin de reconstituer leurs stocks, dégarnis pendant la crise, au moment même où elles ont épuisé leurs réserves potentielles de gains de productivité: autant de raisons qui, là encore, laissent espérer une reprise du marché du travail.Reste que pour que ces hypothèses optimistes se vérifient, encore faut-il que la confiance des ménages ne soit pas entamée par le niveau actuel du chômage: car c'est la consommation qui en souffrirait, mettant en cause la volonté d'investissement des entreprises. Pour le président de la Fed, en tout cas, les perspectives à court terme de l'économie américaine sont donc "relativement optimistes". Et la Fed, qui constate avec satisfaction que l'inflation demeure tout à fait sous contrôle, n'envisage pas de relever ses taux d'intérêt: la politique monétaire "peut se permettre d'être patiente", a-t-il ainsi affirmé. Tout cela ne change rien au fait que, sur le plus long terme, les perspectives économiques américaines restent sous la menace des déficits budgétaires. Même si Alan Greenspan estime que le dérapage des dépenses liées au 11 septembre et aux guerres en Afghanistan et en Irak "ne persistera pas indéfiniment", il ne s'en inquiète pas moins des "implications budgétaires de la prochaine arrivée à la retraite de la génération du baby-boom". Et les récentes discussions budgétaires "ne sont pas encourageantes", déplore-t-il, soulignant que l'on ne parle que de diminutions d'impôts et d'augmentations de dépenses... Pour Alan Greenspan, il est donc clair que les dirigeants politiques des Etats-Unis vont devoir se préparer à faire "des choix difficiles" dans les années à venir.
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