Si tout va bien, l'année boursière devrait se terminer en beauté. En effet, alors que la saison des résultats trimestriels vient d'ouvrir, les quelques entreprises, 10% pas plus, qui ont déjà publié leurs chiffres ont fait mieux que les anticipations : elles ont affiché dans leur ensemble une hausse de 16,8% de leurs résultats. Certes, il faut encore attendre pour savoir si les autres feront aussi bien. Mais d'ores et déjà, les spécialistes sont enthousiastes, et envisagent, pour le quatrième trimestre, des chiffres encore meilleurs, puisqu'ils tablent sur une progression de 21,8% des résultats des sociétés cotées de l'indice S&P 500. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait l'Irak. L'Irak qui perturbe désormais non pas les investisseurs, mais les économistes. 60% d'entre eux, selon un sondage réalisé auprès de 60 professionnels par USA Today, estiment que les difficultés inattendues rencontrées en Irak affectent ou affecteront les perspectives économiques américaines. Ne serait-ce qu'en raison de l'énorme déficit existant, qui est encore alourdi par l'effort de guerre. Si le déficit est encore "gérable" actuellement, qu'en sera-t-il dans cinq ans ? Car les difficultés sur le terrain pourraient affecter l'état d'esprit des consommateurs et des chefs d'entreprises, les premiers dépensant alors moins et les seconds n'investissant pas. Bref, si la croissance, après sa belle remontée depuis quelques mois, patine de nouveau et limite les revenus fiscaux, comment le déficit pourra-t-il se résorber ? Et si tout le monde commence à s'inquiéter de cette situation, comment feront les taux d'intérêt pour ne pas se tendre ? A force de mettre l'Irak et la lutte contre le terrorisme en avant, le président Bush pourrait bien risquer, dans les mois qui viennent, un retour de bâton. Au lieu d'être un atout électoral, l'Irak pourrait alors se transformer en handicap, non seulement politique, mais bien économique.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:22

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