Le prix de la guerre

Plus de mille milliards de dollars ! La somme a de quoi donner le vertige. C'est le montant total de capitalisation boursière liquidé en un mois sur l'ensemble des valeurs américaines, torpillées par les craintes d'un conflit en Irak et surtout de ces conséquences pour la première économie mondiale. Le formidable démarrage en fanfare du début d'année a vite cédé le pas à une angoisse majeure, les investisseurs commençant à être ébranlés par les additions salées calculées par les experts du coût de cette guerre en fonction de sa durée, de son étendue, de ses éventuelles répercussions terroristes, etc. Un seul mot, devenu tarte à la crème, est sur les lèvres de tous les stratégistes : "incertitudes". Et ce n'est pas le rapport Blix, somme toute assez ambigu, qui permettra de dissiper les "nuages de la guerre" venus altérer la visibilité pourtant déjà fort ténue des investisseurs. Mais la vraie question est de savoir si 1.000 milliards sont finalement déjà plus que nécessaire ou pas assez ? Les marchés ont-il déjà totalemenr intégré, "pricé", comme disent les anglo-saxons, l'impact d'une guerre sur l'économie et les profits des entreprises ? Les optimistes en sont convaincus et s'agacent de voir les investisseurs demeurer sourds aux très bonnes statistiques qui tendent à prouver que l'économie américaine se reprend. Des données macro-économiques qui risquent de n'être tout bonnement plus "pertinentes" en cas de conflit dur avec l'Irak, font valoir les plus anxieux. La timide reprise des marchés observée la semaine passée après quatre semaines consécutives dans le rouge survivra-t-elle à un surcroît d'incertitudes ? Les bruits de bottes semblent rendre inaudibles toutes les bonnes nouvelles, même celles des entreprises. Mais ce petit "rally" en a révélé une : si les investisseurs ont l'air tétanisés, c'est qu'il sont étreints par deux peurs, celle d'un conflit long et coûteux, mais aussi celle de rater le train de la hausse...On n'a jamais fait mieux comme puissant déclencheur d'un beau rebond boursier....
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