L'Opep joue le statu quo

Il est urgent d'attendre... Les pays de l'Opep ont décidé de maintenir leurs quotas de production en l'état à l'issue de la réunion extraordinaire qui les a réunis aujourd'hui à Doha au Qatar. L'annonce a été faite par le ministre koweitien du pétrole par intérim, cheikh Ahmed Fahd al-Sabah. La stratégie du cartel avait été dévoilée mercredi matin par le ministre iranien du Pétrole avant même la tenue de la réunion."Nous allons approvisionner (le marché) avec le plafond de juin", c'est-à-dire 25,4 millions de barils par jour (mbj), avait indiqué Bijan Namdar Zangheneh. Tout en admettant qu'il y a actuellement un sur-approvisionnement du marché, le ministre iranien avait également souligné que le prix actuel du baril, dans le haut de la fourchette de 22-28 dollars définie par l'Opep, ne justifiait pas une baisse de la production. A la suite de l'officialisation de la décision du cartel, le baril de Brent de mer du Nord valait à Londres en fin d'après-midi 28,29 dollars.La position du cartel pourrait être rapidement revue, en fonction de l'impact sur les prix du retour sur le marché du pétrole irakien. L'Opep a d'ailleurs prévu de se retrouver le 31 juillet prochain. En choisissant aujourd'hui de temporiser, le cartel se donne donc les moyens d'évaluer les conséquences pour l'Opep du retour programmé du pétrole irakien. Pour l'instant, il est assez difficile d'estimer les quantités d'or noir supplémentaires qui seront déversées sur le marché (lire ci-contre). Les autorités irakiennes évoquent un million de barils par jour à compter de la fin juin, mais ce chiffre paraît un peu optimiste. Il serait de toute façon inférieur aux 3 millions de barils exportés avant la guerre.Par ailleurs, l'Opep a assorti sa décision de statu quo de commentaires destinés à inciter ses membres à respecter strictement les quotas fixés. En effet, il apparaît qu'une fois encore en mai les quantités produites réellement par le cartel ont dépassé le niveau prévu. Ce dépassement est estimé à environ un million de barils par jour. Le strict respect de ces quotas permettrait à l'Opep de vivre sans drame le retour sur le marché du pétrole irakien, éloignant ainsi le spectre de l'effondrement des prix agité avant la guerre.
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