Nouvelle vague de bombardements sur Bagdad

Une importante vague de bombardements s'est abattue vendredi soir sur Bagdad, marquant le début de l'offensive majeure des forces américaines. Selon un haut responsable militaire du Pentagone, cité par CNN, "C'est le jour A". Ce qui signifie le début de la campagne massive de bombardements aériens qui était attendue depuis plusieurs jours. Avant ces nouveaux développements, le deuxième jour de l'opération "Liberté de l'Irak" avait été marqué par les importantes progressions des troupes américano-britanniques en territoire irakien. Celles-ci, semble-t-il, n'ont rencontré que très peu de résistance. Néanmoins, l'armée américaine a annoncé vendredi en début d'après-midi la mort du premier Marine tué au combat. Plus tôt, l'accident d'un hélicoptère de transport avait été confirmé. Douze soldats, américains et britanniques, ont péri dans ce crash. Malgré ces premiers morts, les forces coalisées font preuve d'un certain optimisme. Un porte-parole de l'armée britannique a en effet déclaré que les troupes pourraient être à Bagdad dans "trois ou quatre jours". Le Premier ministre britannique Tony Blair a néanmoins tempéré ces propos en indiquant, en marge du sommet européen de Bruxelles, que certes "la campagne militaire en Irak semble bien se dérouler" pour la coalition américano-britannique, mais que la guerre ne se terminera pas rapidement. Et de préciser : "il y a des signes de désertions irakiennes continues, de désaccords et de divisions à tous les niveaux du régime. Mais je voudrais avertir que nos forces vont faire face à une résistance et que, nécessairement, la campagne ne va pas atteindre tous ses objectifs d'un jour à l'autre. Il est important de le souligner". Sur le terrain, les soldats américains et britanniques remontent vers le nord et le centre du pays après être entrés en Irak par la frontière koweïtienne. Des unités britanniques ont pris le contrôle de la péninsule de Fao où sont situées des installations pétrolières, et de la ville d'Umm Qasr. En outre, les forces alliées atteignaient vendredi soir les faubourgs de Bassorah, la grande ville stratégique du sud de l'Irak, selon les déclarations du chef d'état-major interarmes britannique, l'amiral Michael Boyce. Ce dernier a également évoqué "un nombre très important de redditions irakiennes". Objectif puits de pétroleD'autres fronts ont été ouverts sur le territoire irakien: des bombardements ont été signalés dans la nuit de jeudi à vendredi à Mossoul, et dans la province voisine de Ninive, selon la télévision qatariote Al-Jazira qui n'a pas donné de précisions sur leur ampleur. Toutes ces régions sont effectivement stratégiques en raison du nombre élevé d'installations pétrolières situées sur leur sol. Le contrôle de ces sites pétroliers est l'un des enjeux de cette guerre. On a d'ailleurs cru un moment, dans la journée de vendredi, qu'une trentaine de puits de pétrole avaient été incendiés par les forces irakiennes dans le sud de l'Irak. Mais les Britanniques ont précisé vendredi soir que sept puits seulement étaient en cause. Selon le ministre britannique de la Défense, la coalition craignait qu'il n'y ait un effort systématique des autorités irakiennes pour détruire ces puits mais "cela n'a pas été le cas jusqu'à présent". Bagdad a été la cible de nouveaux bombardements dans la nuit de jeudi à vendredi. Trois bâtiments ont été touchés par des missiles de croisière, dont un jouxtant un palais du président Saddam Hussein. L'Irak a reconnu la mort de quatre militaires, sans préciser les circonstances de ces décès. L'agence de presse irakienne se fait quant à elle l'écho de la mort de 37 civils. Les premières frappes à Bagdad, intervenues jeudi à l'aube, visaient directement le président irakien. Ce dernier s'est déclaré peu après, selon la télévision officielle, "confiant en la victoire" face aux Etats-Unis, en présidant une réunion de hauts responsables du régime. L'édition de vendredi du Washington Post affirme que Saddam Hussein a été blessé lors des premières frappes. Cette information n'a pu être confirmée auprès de sources officielles ou indépendantes. Vendredi, le ministre irakien de l'Information a affirmé que le président irakien et sa famille ont "survécu" aux bombardements américains de jeudi et sont "sains et saufs".Chirac met en garde les Etats-Unis sur l'après-guerreLes relations franco-américaines, passablement refroidies depuis la menace française d'opposer son veto à une deuxième résolution onusienne autorisant l'emploi de la force contre l'Irak, ne risquent pas de se réchauffer rapidement. Le président français s'est trouvé un nouveau cheval de bataille, établir l'Onu comme seule instance en charge de la reconstruction en Irak. Réitérant ses critiques à l'encontre des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, accusés d'être "sortis de la légalité internationale" en déclarant la guerre à l'Irak sans l'aval des Nations Unies, Jacques Chirac avertit Washington et Londres que la France s'opposera à une résolution des Nations unies qui confierait l'administration de l'Irak aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne à la fin de la guerre. Une telle résolution serait "un moyen après coup de justifier une intervention militaire" et ne serait en outre "pas adaptée à la situation actuelle", a estimé le chef de l'Etat français. Jacques Chirac a également insisté sur le nécessaire retour à "la pleine souveraineté de l'Irak". "Les ressources du pays appartiennent au pays et à lui seul", a-t-il fait valoir. Une référence à peine voilée aux richesses pétrolières irakiennes.
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