L'OCDE distingue des risques majeurs pour la croissance dans la zone euro

Tombée d'une croissance de 3,5% en 2000 à 1% en 2000, l'activité de la zone euro reste atone. Pour l'ensemble de l'année, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) considère que "l'activité dans la zone euro devrait manquer de dynamisme en 2003 mais pourrait s'accélérer en 2004 jusque 2%, soit le taux de croissance potentielle". Dans ce scénario, le taux de chômage devrait s'établir à point haut au cours de l'année en cours avant d'amorcer un repli pour revenir à 8,5% "dans la deuxième moitié de 2004". Les prix quant à eux devraient rester sous le seuil des 2% tolérés par la Banque centrale européenne, à 1,5% l'année prochaine. En juillet, l'inflation annuelle dans la zone euro s'est établie à 1,9%, après 2% en, juin. Dès lors, si l'activité venait à ralentir et si les "tensions inflationnistes" se réduisaient, l'OCDE juge que la BCE "devrait être prête" à baisser à nouveau son principal taux directeur pour soutenir la croissance. Pour les experts du Château de la Muette, siège parisien de l'OCDE, un certain nombre de facteurs expliquent cette mollesse de la croissance dans la zone: la guerre en Irak a sapé le moral des particuliers et des entreprises, le prix du pétrole toujours assez élevé, l'appréciation de l'euro (+20% depuis son bas niveau de 2000)... L'OCDE note d'ailleurs que la zone euro a moins bien digéré ces chocs que d'autres.Même s'ils tablent sur une reprise progressive de l'activité, les économistes de l'OCDE notent que leurs hypothèses sont bien évidemment soumises à d'"importantes" incertitudes. Certaines "positives" comme une chute plus importante que prévu des prix du pétrole "faisant ainsi baisser l'inflation et stimulant les revenus des ménages". Un autre facteur positif pointé par l'OCDE est "la possibilité d'une dissipation plus promptequ'escomptée des incertitudes, permettant un redressement plus marqué de la confiance et un déblocage plus rapide de l'épargne de précaution, ce qui soutiendrait la demande intérieure plus que prévu".Cependant, des risques majeurs de détérioration de l'environnement économique menacent également. Et l'OCDE de citer comme chocs extérieurs potentiels un redressement aux Etats-Unis qui marquerait le pas, une nouvelle appréciation de l'euro vis à vis du dollar. Au niveau de la zone , les risques portent sur "une éventuelle vague de restructuration des entreprises, avec des licenciements massifs et une hausse du chômage", et sur un resserrement budgétaire "plus important que celui incorporé dans les prévisions de l'OCDE si plusieurs pays prennent des mesures pour respecter leurs obligations aux termesdu Pacte de stabilité et de croissance". L'institution note que ce dernier cas de figure aurait une influence négative sur la demande à court terme mais souligne également que "le respect des engagements améliorerait la crédibilité du Pacte et de la politique budgétaire en général. La confiance des consommateurs et des entreprises pourrait s'en trouver renforcée, avec des implications positives pour la croissance à moyen terme, voire à court terme". Dans ce contexte difficile, l'OCDE recommande donc de "poursuivre avec vigueur le vaste programme de réforme structurelle" adopté au sommet de Lisbonne en 2000. Pour l'OCDE ces réformes pourraient faire passer "le potentiel de croissance par habitant de la zone euro de 1,75% à 2,25%, soit le même niveau qu'aux Etats-Unis.
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