Les taux de change, plat de résistance du G7

A la veille du coup d'envoi du sommet des ministres des Finances du G7 à Dubai, les regards semblent particulièrement se focaliser sur la question des taux de changes. Ce matin, les déclarations anonymes ou non se multiplient autour de ce thème, illustrant la préoccupation des pays les plus riches sur ces questions. A l'occasion des travaux préparatoires, il semble que l'on négocie ferme sur ce qui pourra être écrit dans la déclaration finale sur ce sujet. Une source citée par l'AFP indique, sans la nommer, qu'une des délégation a proposé que les "les taux de change, notamment le dollar, soient mentionnés dans le texte final". Plus explicite, Yves Marsh, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué à Reuters que les problèmes posés par la rigidité de certains régimes de change en Asie seront abordés demain et d'ajouter, "il y aura quelque chose (à ce sujet) dans le communiqué". Ceci viendrait après la publication hier par le Fonds monétaire international de ses "Perspectives économiques mondiales" (lire ci-contre). A cette occasion, le FMI lançait un appel à cette flexibilité des taux de change qui s'adresse essentiellement aux pays asiatiques. De nombreuses monnaies asiatiques sont liées au dollar par un lien fixe, c'est-à-dire que les banques centrales du pays agissent pour maintenir artificiellement les parités dans une fourchette étroite. La Chine est particulièrement visée par ces critiques. Les Etats-Unis ont lancé une campagne ces dernières semaines pour obtenir de cette dernière qu'elle laisse davantage flotter sa monnaie, le yuan, dont le niveau représente une concurrence déloyale pour les entreprises américaines, selon Washington (lire ci-contre). Dans cette situation, les Etats-Unis ont deux options: soit multiplier les mesures protectionnistes contre les produits chinois, soit laisser filer le billet vert. Vendredi en milieu d'après-midi, le dollar a considérablement chuté contre les autres monnaies: l'euro est revenu au-dessus de 1,13 dollar alors que le yen a renoué avec des plus hauts de deux et demi, entretenant les spéculations sur une éventuelle intevention de la Banque du Japon. Au moment où la croissance japonaise semble repartir, son rythme au deuxième trimestre a été supérieur à celui des Etats-Unis, les arguments japonais pour refuser une appréciation du yen auront bien du mal à convaincre Washington. Les échanges promettent d'être tendus à Dubai. Du côté des européens, très critiques devant l'explosion des déficits jumeaux américains, un affaiblissement du dollar serait assez mal vécu. Une nouvelle forte poussée de fièvre de l'euro pourrait affecter considérablement les capacités à exporter de la zone euro. Or de l'avis de nombreux économistes, la rebond de la vieille Europe ne pourra provenir dans un premier temps que des commandes internationales.
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