Les services américains renouent timidement avec la croissance

Après le trou d'air de mars, le secteur des services aux Etats-Unis reprend des couleurs. L'indice composite d'activité des services, calculé par le groupement national des directeurs d'achat des entreprises du secteur (ISM), a progressé de 2,8 points en avril pour s'établir à 50,7. Ce chiffre, supérieur aux attentes des économistes sondés par Reuters qui tablaient en moyenne sur 48,8, marque également le retour de cet indice au-dessus de 50, seuil à partir duquel on estime généralement qu'un secteur est en expansion.Pas question évidemment de s'emballer après cette timide embellie. On peut cependant noter que cette amélioration est notamment due au rebond de la composante relative aux nouvelles commandes (+ 2,9 points à 50,6). Avec la fin de la guerre en Irak, les chefs d'entreprises du secteur (qui représente tout de même les 4/5èmes de l'activité aux Etats-Unis) paraissent plus confiants quant aux perspectives économiques.Cependant, bien que significative, la hausse de l'ISM dans les services ne paraît pas suffisante pour renverser la tendance sur le marché du travail. Certes, la composante relative à l'emploi a progressé de 0,3 point, mais elle demeure sous la barre des 50, démontrant une fois encore que l'heure n'est pas à l'embauche mais plutôt aux suppressions de postes.Et c'est bien cette question de l'emploi qui préoccupe les autorités monétaires américaines. Sur ce plan, la dégradation est nettement visible, ainsi que l'attestent les chiffres du chômage diffusés vendredi dernier (lire ci-contre) et ceux publiés cet après-midi par Challenger, Gray & Christmas. Selon ce cabinet de recrutement, les licenciements économiques ont augmenté de 71% entre mars et avril pour s'établir à 146.399. Avec un taux de chômage à 6%, la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait opter pour le statu quo monétaire lors de sa réunion de demain, devrait assortir sa décision d'un "biais baissier". Cette position laisse ainsi ouverte la possibilité d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire, en cas de détérioration plus prononcée sur le marché du travail.
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