VU souhaiterait conserver Universal Music

D'ici jeudi prochain, date de la publication des résultats annuels de Vivendi Universal (VU), nul doute que les médias se feront l'écho de nombreuses rumeurs quant à la stratégie à venir du groupe français. Le Financial Times a ouvert le bal ce matin, affirmant que VU n'entendait pas céder ses activités d'édition musicale, regroupées au sein d'Universal Music. Selon le quotidien, les administrateurs de VU seraient favorables à une réorganisation permettant de conserver la première "major" mondiale du disque pendant au moins deux ans. De hauts dirigeants de Vivendi auraient expliqué la semaine dernière, lors d'une téléconférence, aux responsables d'Universal Music qu'ils n'avaient pas à craindre un changement de structure de la division. Si cette information était confirmée, elle pourrait amener le milliardaire américain Marvin Davis à abandonner son projet de rachat, estimé à 20 milliards de dollars, des activités américaines de Vivendi Universal. Allié à divers fonds d'investissement, Martin Davis était intéressé par la quasi-totalité des activités américaines du groupe, réunissant la musique, les studios de cinéma, la télévision, les parcs à thèmes et les jeux vidéo. Sans Universal Music, la mariée serait nettement moins belle. Citant des sources officielles, le Financial Times affirme que les seules activités de cinéma et de télévision câblée ne génèrent pas assez de cash-flow pour leur permettre de supporter le poids de la dette qui leur serait attachée. Parallèlement, le groupe américain estime que les activités d'Universal seraient mieux valorisées si elles restaient réunies sous la même marque. Dans l'hypothèse où VU ne céderait pas ses activités américaines réunies au sein de Vivendi Universal Entertainment (VUE), le groupe se serait mis, toujours selon le Financial Times, en quête de nouveaux partenaires financiers pour ses actifs dans le divertissement. VU devra malgré tout jeudi prochain présenter aux marchés sa stratégie pour se désendetter et résoudre les problèmes de liquidités qui pourraient se présenter d'ici quelques mois.VU, dont l'endettement net se chiffrait à environ 13 milliards d'euros à la fin décembre 2002, a entre-temps acquis pour 4 milliards d'euros Cegetel par le biais d'un crédit bancaire de 1,3 milliards d'euros et par une sortie de trésorerie de 2,3 milliards d'euros. Sa situation financière s'est donc dégradée. Les cessions par VU de son pôle de presse professionnelle pour 200 millions d'euros et de Canal Plus Technologie pour 190 millions d'euros n'ont pas compensé les effets de l'opération Cegetel. Selon la société de Bourse Aurel Leven, à la fin février 2002, l'endettement net de VU serait supérieur à 16 milliards d'euros.Parmi les cessions éventuelles que pourrait réaliser Vivendi Universal, la vente de la branche jeux vidéo du groupe, VU Games (VUG), est fréquemment évoquée. Elle pourrait rapporter entre 800 millions et 1,5 milliard de dollars au groupe. Celui-ci devrait également encaisser 900 millions d'euros résultant du produit de la vente de Telepiù au groupe Murdoch. Mais les exigences de Bruxelles quant à la fusion Stream-Telepiù retardent quelque peu la conclusion de ce dossier. Dans ce contexte, la publication jeudi des résultats de VU et les explications des dirigeants sont évidemment très attendues. Selon Aurel Leven, Vivendi Universal devrait afficher une perte nette de 13,4 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation devrait, selon les analystes de cette société, ressortir en hausse de 21% à 4,5 milliards d'euros.A la Bourse de Paris, le titre Vivendi Universal a terminé la séance de lundi sur une baisse de 3,30% à 12,59 euros. Depuis le début de l'année, l'action cède plus de 18%.
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