PeopleSoft prend le contrôle de JD Edwards

L'OPA géante lancée par Oracle sur PeopleSoft devient décidément très compliquée. Ce vendredi en effet, ce dernier a annoncé posséder 88% des actions de JD Edwards, un autre éditeur de progiciel sur lesquels il avait lancé une OPA avant l'action d'Oracle. PeopleSoft espère avoir achevé l'opération d'ici fin août. Avec 14% de parts de marché cumulées, le nouvel ensemble pèsera désormais plus au niveau mondial qu'Oracle, qui ne détient que 13% de parts de marché. Pour Oracle, le rachat s'annonce donc difficile. Outre des problèmes d'intégration et de stratégie (Oracle a toujours soutenu ne pas être intéressé par JD Edwards), il lui faudra mettre encore la main à la poche. La fusion s'accompagnera en effet d'émissions de nouvelles actions. Si Oracle maintient son offre à 19,5 dollars par action, il lui faudra débourser 1,03 milliards de dollars supplémentaires, soit 7,3 milliards de dollars en tout. Automatiquement, donc, PeopleSoft est devenu plus cher. Ce nouvel épisode vient enrichir d'un chapitre la guerre entre les présidents des deux compagnies qui ne font pas mystère de leur haine réciproque. Une bataille qui commence à tourner à l'avantage du président de PeopleSoft, Craig Conway. Car, selon un investisseur interrogé par Bloomberg, les chances de succès pour l'OPA d'Oracle sont désormais plus faibles. Déjà hier soir, Craig Conway s'était réjoui que les résultats de son groupe lui donnaient des munitions contre Oracle. Au deuxième trimestre, Peoplesoft a affiché un bénéfice de 36,5 millions de dollars, quasi stable par rapport à la même période de l'an dernier. Avec un bénéfice par action de 11 cents, l'éditeur de progiciels signe un résultat dans le haut de la fourchette des analystes. Mieux encore, Peoplesoft a enregistré des ventes supérieures aux attentes à 497,4 millions de dollars. Pour doper ses ventes, le groupe n'avait d'ailleurs pas hésiter à jouer de son rôle de proie potentielle et compliquer la situation d'Oracle. Il a en effet promis à ses clients une remise pouvant aller jusqu'à cinq fois le montant des logiciels achetés si Peoplesoft venait à être repris par un autre groupe. Les ventes ont donc tenu au deuxième trimestre et elles devraient bien se comporter au troisième. Peoplesoft a en effet revu à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires et table désormais sur des ventes comprises entre 470 et 480 millions de dollars. Le consensus de Wall Street portait sur 470,8 millions de dollars. Peoplesoft revoit également son estimation de bénéfice par action à 13/14 cents au lieu des 12 cents escomptés par les analystes sondés par Reuters.Pour le PDG de Peoplesoft, l'occasion était trop belle d'utiliser ces chiffres pour une fois encore renouveler son opposition à l'offre inamicale de 6,3 milliards de dollars déposée par Oracle. "La vérité toute simple c'est que derrière ce solide résultat trimestriel il y a une entreprise solide", a ainsi déclaré Craig Conway. Une pierre jetée dans le jardin de Larry, Ellison, le patron d'Oracle, qui la semaine dernière avait plaidé pour son projet d'OPA en lançant: "je ne pense pas que PeopleSoft puisse survivre parce qu'il ne peut pas se mesurer (aux grands, ndlr) dans cette activité". Avec le succès de l'OPA sur JD Edwards, cet argument semble de moins en moins tenir la route. Pourtant, dans un nouveau communiqué, Oracle a confirmé être intéressé : "Nous pensons que le temps joue en notre faveur. Oracle continue de vouloir acheter PeopleSoft, même augmenté de J.D Edwards".A New-York, en milieu de journée, le titre PeopleSoft perdait 0,28% à 17,85 dollars, tandis que le titre Oracle perdait 0,41% à 12,04 dollars.
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