Bruxelles refuse l'entrée de l'Etat dans Alstom

Les relations entre le gouvernement français et la Commission européenne sont décidément bien tendues ces temps-ci. Après le problème des déficits budgétaires, revoilà en effet l'affaire Alstom. Un porte-parole de la Commission, Tilman Lueder, a ainsi déclaré ce mardi que Bruxelles refusait la prise de participation de l'Etat français dans le groupe industriel avant que la Commission n'ait terminé son enquête. Le problème reste que l'enquête de la Commission peut prendre plusieurs mois. Or, une assemblée générale extraordinaire est prévue à la fin du mois pour valider le principe d'une augmentation de capital de 500 millions d'euros. Et un report de l'aide pourrait être fatal au groupe. Bruxelles ne ferme cependant pas la porte à des mesures destinées à soutenir Alstom. "La seule issue", a ainsi proposé Tilman Lueder, serait "de transformer des mesures permanentes en mesures transitoires qui ne constitueraient pas un fait accompli". Autrement dit, Bruxelles propose de remplacer l'entrée au capital de l'Etat et le prêt à long terme prévu par un prêt à court terme. La Commission serait prête à valider ces "mesures transitoires" dans un "délai bref". Tilman Lueder a par ailleurs rappelé que la France devait d'ici à la fin de la semaine donner sa réponse sur le principe de mesures transitoires et en proposer les modalités. Et la Commission de menacer: "si nous ne parvenons pas à nous mettre d'accord sur des mesures temporaires, nous prendrions des mesures pour faire en sorte qu'aucune aide ne puisse être versée". Et pour corser le tout et montrer qu'elle ne s'en laisse pas conter, la Commission a confirmé son intention de poursuivre en justice la France à propos du prêt de 450 millions d'euros accordé à Bull.Ces déclarations de Bruxelles, en forme d'ultimatum, constituent une mauvaise nouvelle pour le gouvernement Raffarin et pour Alstom. Car si la France cède, l'aide accordée au groupe industriel sera forcément moins élevée que celle prévue. Tilman Lueder l'a rappelé : "généralement, les mesures transitoires sont moins importantes que les aides permanentes". Alstom ne pourrait alors pas compter sur le prêt de 300 millions d'euros accordé par l'Etat. Mais un pourrissement de la situation ne jouera sans doute pas en faveur d'Alstom.Voila évidemment de quoi inquiéter les opérateurs. Mardi soir en clôture, le titre recule de 2,25% à 3,04 euros.
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