Le Nigeria pèse sur les valeurs pétrolières. Le principal syndicat des travailleurs du pétrole du pays, le Nupeng, a en effet annoncé qu'il "entamait un retrait progressif de nos membres" des terminaux d'exportation pétrolière du pays. Les conséquences sur la production ne devraient cependant pas être immédiates. "Nous n'avons pas fermé les terminaux, c'est un processus graduel. Nous visons une fermeture pour demain soir", a ainsi précisé à l'AFP Peter Akpatason, le président du Nupeng. Du côté de la NNPC, la compagnie nationale des pétroles, on ne signale "aucun mouvement de grève sur les terminaux d'exportation". Le calme avant la tempête, donc. Car le Nupeng semble déterminé. Peter Akpatason considère en effet que les travailleurs, excédés, ont décidé de faire monter la pression sur le gouvernement en touchant, cette fois, les exportations. Il n'a cependant pas fermé la porte : si le gouvernement accepte un compromis sur la hausse des prix de l'essence, le blocage pourrait être suspendu. C'est sans doute pour cette raison que le Nupeng a décidé d'une action progressive. Depuis lundi, une grève touche les installations pétrolières de ce pays d'Afrique occidentale pour protester contre la décision d'Abuja de relever de 54% le prix des produits pétroliers sur le marché intérieur. Un autre syndicat du pétrole, le Pengassan, a indiqué que si aucun accord n'était trouvé d'ici à dimanche, l'ensemble du secteur serait bloqué dans le pays.Shell, la compagnie la plus présente, a d'ores et déjà déclaré ne pas pouvoir "prédire" si ses terminaux pourraient fonctionner dans les jours qui viennent. "Pour demain (vendredi), je ne saurais dire ce qu'il adviendra, je pourrais tout aussi bien aller au casino", a plaisanté un responsable de la compagnie à Reuters. Shell exporte près de la moitié des deux millions de barils nigérians vendus chaque jour sur le marché mondial.Evidemment, en conséquence, les valeurs pétrolières sont plutôt attaquées sur les marchés financiers. Le Nigeria est en effet le cinquième exportateur mondial de pétrole. En clôture, Shell cédait 1,01%, Total 0,99%, BP 0,96%. Parallèlement, le cours du Brent pour la livraison d'août progressait de 2,1% à 28,60 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:28

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