La Deutsche Post se voit totalement privatisée dans 4 ans

A l'heure où la France parle de la privatisation de sa compagnie aérienne nationale, outre-Rhin, c'est celle de la poste qui revient sur le devant de la scène. C'est en tout cas ce que souhaite le patron de la Deutsche Post. Dans une interview à paraître jeudi dans le magazine Capital, Klaus Zumwinkel indique en effet qu'il table sur une sortie totale de l'Etat dans les prochaines années. "Je m'imagine bien que l'Etat fédéral réduise à zéro sa part d'ici 2007", précise-t-il.Bien sûr, ce n'est pas la première fois que le président du directoire évoque le désengagement de Berlin, qui actuellement détient directement et indirectement quelque 68,3% de la poste locale. Mais ce nouvel appel du pied pourrait cette fois être entendu. Et le mouvement pourrait même être amorcé plus tôt que prévu. Car l'Etat allemand se trouve dans une situation délicate.Retombé en récession au premier semestre, et rappelé à l'ordre par Bruxelles concernant son déficit (voir ci-contre), le pays doit en effet faire entrer de l'argent dans ses caisses s'il veut être en mesure de financer le programme de baisses d'impôts prévu pour 2004. Dans cette optique, il a d'ailleurs prévu dans son projet de budget 2004 quelque 2 milliards d'euros de recettes issues des privatisations.La vente (au moins partielle) de titres Deutsche Post pourrait donc en faire partie. Si tel était le cas, c'est certainement le Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) qui servirait d'intermédiaire. De fait, la banque publique (actionnaire à 18,3% de la Deutsche Post, l'Etat étant directement détenteur de 50%) est traditionnellement le véhicule utilisé pour les opérations de privatisation.C'est notamment par son intermédiaire que l'Etat a procédé en juillet dernier à une émission d'obligations convertibles en actions Deutsche Telekom (Berlin en est propriétaire à 43%) pour le montant record de 4,5 milliards d'euros (voir ci-contre). Une opération déjà vue à l'époque comme un soutien au financement des baisses d'impôts. La Deutsche Post pourrait donc être pour l'Etat une source de financement supplémentaire. D'autant qu'elle constitue une réserve confortable: aux cours actuels, les 68,3% de l'Etat valent plus de 11 milliards d'euros.
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