Sega croit encore à sa fusion avec Sammy

Sega, l'éditeur de jeux vidéo et de jeux d'arcades japonais en difficultés, suscite décidément bien des convoitises. Alors que le groupe vient d'annoncer un projet de fusion avec son compatriote Sammy, un fabricant de machines à sous, il semblerait que deux groupes américains de premier plan, le numéro un mondial des logiciels Microsoft et le géant des jeux vidéo Electronic Arts, étudient la possibilité de lancer une offre sur Sega, selon le Wall Street Journal. Dans son édition de vendredi, le quotidien américain précisait toutefois que les discussions sont encore informelles et qu'aucune transaction n'est imminente. Et lundi matin, Sega a démenti catégoriquement ces informations. "Il n'est absolument pas vrai que l'américain Electronic Arts nous a sondés à propos d'une alliance capitalistique", a déclaré dans un communiqué Hideki Sato, directeur général de Sega, ajoutant que la direction ne discute même pas cette hypothèse. "Nous donnons la priorité à la fusion annoncée de nos activités avec Sammy et nous travaillons dans cette direction", a-t-il ajouté. Sega n'a pas évoqué dans le communiqué les manoeuvres d'approche supposées de Microsoft mais un porte-parole a indiqué que le commentaire officiel était le même que pour EA, à savoir un total démenti. Il n'en demeure pas moins que de telles initiatives demeurent parfaitement possibles. Elles interviendraient d'ailleurs à un moment particulièrement sensible, alors que Sega semble éprouver de grandes difficultés à mener à bien son projet de fusion avec Sammy.Selon le Wall Street Journal, Microsoft a demandé à une banque d'investissement américaine d'explorer les possibilités de rachat. Le groupe de Bill Gates pourrait trouver chez Sega, connu pour ses jeux comme Sonic, les moyens de renforcer la gamme de programmes pour sa console Xbox. Quant à Electronic Arts, l'éditeur américain serait en pourparlers avec des éditeurs japonais de logiciels de jeux pour lancer une offre conjointe. Quoique encore très hypothétique, la perspective de telles offres a été prise au sérieux par les marchés. A la Bourse de Tokyo, l'action Sega s'est emballée vendredi, gagnant 15,6% à 740 yens. Mais lundi, le démenti apporté par Sega a entraîné un repli de 6%, à 695 yens.Une éventuelle offre lancée sur Sega par Microsoft ou Electronic Arts pourrait tomber à point. Le projet de fusion avec Sammy annoncé par Sega semble en effet mal engagé. Cette opération, qui verrait l'éditeur de jeux vidéo absorbé par le fabricant de "pachinko", ces machines à sous qui font fureur au Japon, a été mal accueillie. Tant en interne, où le projet suscite une forte opposition au sein de Sega, qu'en externe: les investisseurs ont fait chuter les titres des deux sociétés depuis l'annonce de la fusion.Une chose est sûre, en tout cas: l'éditeur japonais, qui a abandonné en 2001 la fabrication de consoles pour se recentrer sur l'édition de jeux, va, depuis, de revers en revers. Sega a enchaîné cinq exercices dans le rouge, a raté le lancement d'un jeu crucial pour lui sur le marché américain et a dû revoir récemment drastiquement à la baisse ses prévisions pour 2003. Aujourd'hui, il apparaît condamné à perdre à brève échéance son indépendance.Il est d'ailleurs possible que les hypothèses de fusion avec Sammy et de rachat par Microsoft ou Electronic Arts ne soient pas incompatibles: selon certains schémas envisagés par les professionnels, Sammy pourrait ne récupérer que la division "jeux d'arcades" (conçus pour les bars et autres lieux publics) qui l'intéresse au premier chef, tandis que l'un des groupes américains s'emparerait de la seule branche jeux vidéo de Sega.
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