"La baisse du marché auto français en mai trop violente pour être durable"

latribune.fr- Les immatriculation de mai en France (-13,1%) et en Italie (-13,5%) vous ont-elles amené à revoir en baisse vos estimations annuelles pour le marché européen ?Gaétan Toulemonde- Même si l'ampleur et la rapidité de ces reculs sont spectaculaires, je ne vois pas de raison de modifier mes prévisions. La dégradation en Italie est due à l'abandon des primes incitatives (un phénomène prévisible) et la baisse en France paraît trop violente pour être durable. J'attends toujours un marché européen en repli de 4% sur l'année.Le cas du marché américain reste-t-il plus préoccupant ?Il peut l'être dans la mesure où les primes incitatives n'ont cessé d'augmenter pour atteindre des niveaux surprenants et, malgré cela, la demande ne repart pas.Les renouvellements de gamme peuvent-ils réellement permettre à certains de sortir la tête de l'eau dans des marchés aussi déprimés ?Il y a des éléments encourageants. Par exemple, Renault a décidé d'augmenter ses capacités de production. Le risque est qu'il se retrouve avec des stocks importants. Mais je suis confiant dans les chances de réussite de Renault car le management n'est pas inconscient. S'il a pris une telle décision, c'est que d'ores et déjà il a des signes annonciateurs du succès que devrait rencontrer sa gamme renouvelée.Cette confiance est-elle aussi de mise sur le plan boursier ?Beaucoup de facteurs jouent contre le secteur en Bourse. Mais il est vrai que Renault est actuellement ma valeur préférée. Elle devrait bénéficier de l'apport très significatif de Nissan et des améliorations dans le coeur de métier. A l'inverse, le cycle est aujourd'hui moins favorable à Peugeot. Ce qui nous a d'ailleurs amené récemment à revoir à la baisse de 10 et 8% nos estimations de bénéfice pour 2003 et 2004.Plus qu'aux constructeurs, les investisseurs se sont surtout intéressés à l'équipementier Faurecia ces derniers temps. Les rumeurs de vente par Peugeot vous paraissent-elles justifiées ?Le fait est que le nombre d'acquéreurs potentiels est très limité. L'américain Johnson Controls ne peut par exemple pas en faire partie car il se heurterait à un problème de monopole. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Faurecia est enregistré dans les comptes de Peugeot à une valeur de 73 euros par action. Or, je vois mal Peugeot vouloir réaliser une opération débouchant sur une moins-value. Les rumeurs de vente me semblent donc assez peu réalistes et je ne comprends vraiment pas la réaction du marché sur ce dossier.
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