Les banques sont-elles trop riches ?

Malgré une conjoncture peu favorable dans plusieurs pays, la plupart des grandes banques européennes s'apprêtent à boucler un exercice 2003 tout à fait satisfaisant. A l'exception notable des établissements allemands, les résultats seront à la hausse et vont, au total, se chiffrer en dizaines de milliards d'euros. Pour les banquiers, c'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Côté positif, l'évolution favorable des performances des établissements financiers témoigne de la rigueur et de l'efficacité de leur gestion. Côté négatif, elle renforce leurs capitaux propres, et donc la pression des investisseurs sur les marchés. Car les banques sont jugées sur la rentabilité de leurs capitaux propres. Plus on a de capital, plus il faut dégager de résultat, CQFD. Etre riche, c'est bien. L'être trop, c'est s'exposer à une sanction des marchés qui ne vous jugeraient pas assez performants... Dans ces conditions, les banques peuvent décider de rendre une partie de cet argent à leurs actionnaires, notamment via des programmes de rachats d'actions. Mais elles peuvent aussi décider de le garder et de l'investir dans des projets qui doperont leur rentabilité. Autant sinon plus que l'avènement de l'euro, la prospérité retrouvée des grandes banques européennes augure donc du retour des grandes manoeuvres. Les banques anglaises ont par exemple élargi leur horizon et lorgnent ouvertement vers le marché américain. Les établissements continentaux semblent être un peu plus timorés mais l'époque des consolidation purement nationales est révolue. A l'exception de deux pays : l'Italie et l'Allemagne. S'agissant de la péninsule, on sait que la banque d'Italie veille au grain. En revanche, le jeu semble beaucoup plus ouvert outre-Rhin où la situation des grandes banques est telle que toute bonne volonté pourrait être la bienvenue. Dans un marché très atomisé, les trois piliers (banques privées, caisses d'épargne et instituts régionaux) voient leur avenir se rétrécir. Reste à savoir qui aura le courage de se lancer à l'assaut du marché allemand. Aux candidats, il ne suffira pas d'avoir beaucoup d'argent. Il leur faudra aussi de la persévérance et de la détermination. Du courage et un peu de chance également...
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