Les actionnaires de GlaxoSmithKline rejettent la rémunération des dirigeants

Coup de tonnerre dans le monde des grandes entreprises britanniques: les actionnaires du grand groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline ont rejeté hier soir le programme de rémunération des dirigeants du groupe. D'extrême justesse, certes - 50,72% contre, 49,28% pour - mais rejeté tout de même. Un vote qui signifie clairement que les actionnaires sont décidés à mettre un terme aux rémunérations jugées excessives.Le vote, en l'occurrence, n'est que consultatif. Il résulte de la mise en oeuvre d'une nouvelle réglementation, qui oblige les grands groupes cotés à demander leur avis aux actionnaires sur la rémunération des dirigeants. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette disposition, c'est la première fois qu'il se trouve une majorité pour refuser d'approuver les salaires et autres avantages accordés aux responsables d'une entreprise de premier plan.Depuis plusieurs semaines, de nombreux groupe d'actionnaires s'étaient ému de l'importance des salaires pratiqués chez Glaxo et du "golden parachute" de Jean-Pierre Garnier, le directeur général de GSK. Selon une étude, ce dernier toucherait près de 36 millions de dollars en cas de départ forcé. En 2002, il a gagné 2,45 millions de livres (3,46 millions d'euros), avec primes, et a reçu 1,7 million de livres (2,4 millions d'euros) d'actions avec une option pour une valeur de 900.000 livres supplémentaires. Selon son contrat actuel, il devrait recevoir l'équivalent de deux ans de salaires et primes à son départ, même s'il était remercié pour mauvaise gestion. Certes, la semaine dernière, le président Christopher Hogg avait annoncé une "revue" de l'ensemble des salaires des dirigeants. Il avait également annoncé le non remplacement de trois membres du conseil d'administration. Mais tout ceci n'a pas suffi à calmer le courroux des actionnaires. Et hier après-midi, un actionnaire de poids, Standard Life Investment, a annoncé qu'il voterait contre la résolution sur la rémunération des dirigeants, faisant sans doute basculer l'issue du scrutin. Prenant acte du vote des actionnaires, le président du groupe a affirmé hier soir que "le bureau prend ce vote très au sérieux". La raison principale de ce vote est "qu'il existe des éléments de la rémunération de haut niveau qui ne sont pas en accord avec ce qui est considéré comme la meilleure pratique par certaines actionnaires", a-t-il reconnu.Les implications de ce vote pourraient concerner de nombreuses grandes entreprises et remettre en cause bien des pratiques en matière de "packages" pour les dirigeants. Ainsi, le nouveau secrétaire général de la Confédération des syndicats britanniques (TUC) a affirmé qu'il s'agissait "d'un résultat extrêmement significatif qui aura des répercussions au-delà de GlaxoSmithKline". De son côté, le directeur du département des investissements de l'Association des assureurs britanniques a estimé que "l'ampleur du mouvement de protestation est telle que l'entreprise doit vraiment écouter très attentivement le message des actionnaires et le mettre en application. Il s'agit pour nous de dire clairement que nous ne pouvons pas accepter la rémunération de l'échec..."
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