Bénéfices en baisse pour Bertelsmann

Bertelsmann, le géant allemand des médias, a enregistré l'année dernière un recul sensible de son bénéfice net, tombé à 968 millions d'euros, contre 1,37 milliard d'euros (pro forma) en 2001. A l'origine de cette contre-performance, les lourdes dépréciations d'actifs qu'a dû passer le groupe, estimées à 2,5 milliards d'euros. Bertelsmann a notamment déprécié son label musical Zomba, racheté l'an dernier pour 2,3 milliards d'euros, de près de moitié (1,3 milliard d'euros). Mais la vente de ses parts restantes dans AOL Europe lui a permis d'empocher 2,8 milliards d'euros. En termes opérationnels, le groupe, qui se situe au cinquième rang mondial du secteur des médias, a en revanche amélioré ses résultats. Son bénéfice opérationnel s'est en effet établi à 936 millions d'euros en 2002, après un résultat pro forma de 573 millions l'année précédente. Comme tous les groupes de ce secteur, Bertelsmann a souffert l'année dernière de la crise du marché publicitaire. Actif aux Etats-Unis où il réalise un tiers de son chiffre d'affaires, il a également été handicapé par la chute du dollar. Du coup, son chiffre d'affaires a reculé de 3,5% l'an dernier, pour s'établir à 18,3 milliards d'euros. Bertelsmann, qui n'est pas coté en Bourse, est prudent pour ses perspectives 2003. Selon Gunter Thielen, le patron du groupe, le chiffre d'affaires devrait demeurer stable cette année. Le groupe n'en espère pas moins réaliser une nouvelle hausse du bénéfice opérationnel, "malgré, souligne-t-il, un environnement conjoncturel toujours difficile". A moyen terme, le groupe est également très circonspect. Dans une interview accordée au Financial Times Deutschland de lundi, Gunter Thielen avait déjà prévenu que Bertelsmann risque de ne pas atteindre son objectif d'une marge bénéficiaire de 10% à l'horizon 2005 si la mauvaise conjoncture économique perdure. "Si l'économie est autant sous pression qu'à l'heure actuelle, cela n'ira pas. Il sera possible au mieux d'avoir (une marge bénéficiaire) de 7 à 8%", a affirmé le président du directoire. Selon lui, d'ailleurs, la guerre en Irak se répercute déjà sur les résultats de son groupe. "Aux Etats-Unis, il y a déjà eu un grand recul de nos activités en février et mars en raison de l'atonie de la consommation. Cela peut changer mais si la guerre dure longtemps, ce sera encore plus grave", a-t-il affirmé dans cette interview. Bertelsmann a engagé l'année dernière un important recentrage. Son patron, Thomas Middelhoff, qui avait fortement orienté le groupe vers les activités Internet et qui préparait une entrée en Bourse, a été remercié pendant l'été. Depuis le groupe, repris en main par la famille propriétaire Mohn, s'est réorienté vers ses activités traditionnelles d'édition.En 2002, toutes les activités du groupe ont enregistré un bénéfice opérationnel, sauf les clubs de livres DirectGroup, qui a plus que doublé sa perte l'an dernier à 150 millions d'euros. La filiale d'édition musicale BMG est ainsi parvenue à sortir du rouge malgré la crise du secteur dans le monde, avec un bénéfice opérationnel de 125 millions d'euros, contre une perte opérationnelle de 79 millions en 2001.Random House, numéro un mondial de l'édition, a vu son bénéfice opérationnel passer de 33 millions d'euros en 2001 à 168 millions l'année dernière. L'éditeur de magazines Gruner + Jahr, présent en France à travers Prisma Presse, a, quant à lui, enregistré un bénéfice opérationnel de 226 millions d'euros (198 millions en 2001). Enfin, la filiale de presse professionnelle BertelsmannSpringer, qui est à vendre, a enregistré un résultat opérationnel en hausse de 9,7% à 71 millions d'euros.
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