Il ne faut pas mélanger diplomatie et business. C'est en substance la teneur du message adressé par Ernest-Antoine Seillière aux milieux économiques américains. Derrière la formule, "ne vous attaquez pas à nos parfums, nos yaourts ou nos avions", le patron du Medef a appelé les entreprises américaines à ne pas boycotter les produits français pour des raisons politiques. Pour l'organisation patronale française, "il faut dire (aux entrepreneurs américains, ndlr) qui sont mécontents des positions de la diplomatie française qu'ils sont libres de la critiquer mais qu'ils doivent tenir les produits et les services de nos entreprises en dehors de leur querelle".Hier, certains négociants en vin, notamment du vignoble bordelais, avaient évoqué des signes de boycott des crus français par des distributeurs américains. Mais globalement, les entreprises françaises ont pour l'instant refuser de céder à la panique devant les menaces de rétorsion brandies par certains. Toutefois, Ernest-Antoine Seillière a reconnu qu'actuellement "les liens commerciaux sont parfois difficiles sur le marché américain", et de citer des "faits petits et grands" comme des annulations de recrutements de cadres français ou des dirigeants français qui retardent leurs tournées auprès de clients américains par crainte d'être mal accueillis.Dans ce contexte, le Medef encourage les entreprises françaises à "ne pas avoir de complexe diplomatique et à réagir de manière à ne pas détruire les relations établies au niveau commercial".Concernant la reconstruction de l'Irak, l'organisation patronale s'est montrée offensive, appelant les entreprises françaises à "participer pleinement" à ce chantier. Le président du Medef affirme n'avoir "jamais entendu parler" d'un hypothétique blocage américain dans l'attribution aux entreprises tricolores de contrats de reconstruction en Irak. Medef international, la branche du Medef en charge du développement international des entreprises, annonce d'ailleurs qu'elle les aidera dans ce sens, en contribuant notamment "à l'organisation et à la coordination de leurs initiatives.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:00

Partager :