Le petit monde des semi-conducteurs s'est donné rendez-vous dans les tribunaux ces jours-ci. Mardi matin, le fabricant néerlandais ASM International a annoncé qu'il avait déposé plainte contre son concurrent américain Applied Materials. ASMI accuse en effet son rival d'avoir enfreint six de ses brevets déposés aux Etats-Unis. La plainte vise à interdire la fabrication, la vente et la distribution des produits concernés ainsi qu'à obtenir des dommages et intérêts. Evidemment, Applied Materials nie farouchement avoir utilisé des brevets déposés par ASMI et a décidé de déposer plainte à son tour contre le groupe néerlandais pour diffusion de fausses informations. Cet échange entre les deux sociétés n'est qu'une nouvelle étape dans leurs relations houleuses. En 1997, un différend judiciaire les avait déjà opposés et ASMI avait été débouté et condamné à 80 millions de dollars d'amende. Cette plainte intervient alors que lundi soir Infineon a subi un revers dans la bataille judiciaire qui l'oppose à l'américain Rambus sur ce même thème de la contrefaçon de brevets. La Cour suprême des Etats-Unis a en effet refusé la requête du fabricant allemand lui demandant d'examiner le différend. Les oppositions juridiques entre les deux groupes sont complexes, mais cette décision de la cour de Washington ouvre la voie au procès sur l'accusation de contrefaçon de brevets. Or, Infineon et Rambus s'accusent mutuellement de pratiques illégales. L'affaire pourrait bien tourner au vinaigre pour le constructeur allemand. Rambus a d'ailleurs rappelé qu'en cas de victoire, il sera en droit de réclamer plusieurs centaines de millions de dollars à Infineon. Un scénario auquel le marché croit dur comme fer: l'action Rambus, qui avait gagné 39% hier à New-York, progressait encore ce mardi à mi-séance de 10,47%, à 28,50 dollars. A l'inverse, en fin d'après-midi, Infineon reculait de 2,17% à 11,70 euros.Cet emballement juridique du secteur montre combien le problème des brevets reste sensible. La recherche et les nouveaux produits sont en effet des éléments extrêmement déterminants du maintien des parts de marché. Infineon en sait quelque chose, puisque le groupe allemand avait laissé passer le train des nouvelles générations de puces mémoires, ce qui avait entraîné un effondrement de ses ventes.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:46

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