La semaine dernière n'avait pas été bonne pour Ahold, sa note de solvabilité ayant été dégradée de deux crans par Moody's. Mais celle qui s'ouvre aujourd'hui s'annonce pire. Le groupe néerlandais de distribution a annoncé ce matin le départ de son PDG, Cees van der Hoeven, et de son directeur financier, Michael Meurs. Ces deux démissions interviennent simultanément avec la publications d'informations inquiétantes quant à la santé du groupe et à la sincérité de ses comptes. D'une part Ahold, qui avait dû procéder à un sévère profit warning en novembre dernier, réitère l'opération. L'entreprise indique que son résultat net et son résultat par action pour l'ensemble de l'exercice 2002 seront "significativement inférieurs" aux prévisions. Le 19 novembre, Ahold avait indiqué s'attendre à une baisse de 6 à 8% de son bénéfice par action. Ce sera donc encore pire... Les investisseurs ne s'y trompent pas. En fin de séance, l'action du groupe affiche une très forte chute à la Bourse d'Amsterdam: -63,03% à 3,59 euros. Pour connaître l'ampleur des dégâts, il va falloir patienter quelque peu. En effet, Ahold devait initialement présenter ses résultats annuels le 5 mars prochain. Cette échéance ne sera pas honorée, fait savoir le groupe ce matin. Ahold va en effet devoir refaire les comptes pour les exercices 2000 et 2001, ainsi que les résultats trimestriels de 2002. Si le groupe est contraint à ces nouveaux calculs, c'est qu'il a découvert des "irrégularités comptables importantes dans la comptabilisation du résultat" de sa filiale américaine US Foodservice, numéro deux américain de la distribution de produits alimentaires aux restaurants, hôtels, hôpitaux et centres sportifs. Les résultats d'exploitation de 2001 et 2002 pourraient avoir été surévalués de plus de 500 millions de dollars au total, précise Ahold, la majeure partie des irrégularités portant sur 2002. En outre, le groupe a ouvert une enquête interne, toujours en cours, sur la régularité de certaines transactions impliquant sa filiale argentine Disco. Tentant de rassurer les marchés, Ahold précise avoir réuni 3,1 milliards d'euros de nouveaux financements pour renforcer ses liquidités. Mais outre ses problèmes comptables, le groupe néerlandais doit faire face à une conjoncture difficile, notamment aux Etats-Unis où le groupe réalise désormais 57% de son chiffre d'affaires.
Ahold met ses comptes en doute
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