Mort de Giovanni Agnelli

C'est l'une des figures du capitalisme italien qui vient de s'éteindre. Giovanni Agnelli, président honoraire de Fiat, est décédé à l'âge de 81 ans. Son décès a été confirmé vendredi matin par sa famille. Giovanni Agnelli - l'Avvocato -était malade depuis de nombreux mois; l'an dernier, il s'était rendu aux Etats-Unis pour faire traiter un cancer de la prostate.Sa disparition intervient à un moment crucial de l'histoire de l'un des plus puissants groupes industriels italiens. Et même si Giovanni Agnelli n'occupait plus de fonction opérationnelle au sein du groupe, il avait tout de même voix au chapitre quand il s'agissait de définir l'avenir de ce groupe dont il a été le patron durant 30 ans de 1966 à 1996 faisant du groupe familial automobile, un conglomérat présent également dans le secteur bancaire, les transports et l'énergie. Quelques heures après l'annonce de sa mort, son frère, Umberto Agnelli, 68 ans, a été nommé président de la société familiale Giovanni Agnelli & C., principal actionnaire indirect de Fiat. Il remplace à ce poste l'Avvocato. Parallèlement, Umberto Agnelli s'est déclaré disposé à prendre un poste à responsabilité au sein de Fiat, selon le communiqué de la société en commandite, qui ajoute que la société familiale a procédé à une augmentation de capital de 250 millions d'euros. Avant le décès de Giovanni Agnelli, des rumeurs de presse indiquaient qu'Umberto Agnelli remplacerait Paolo Fresco, l'actuel patron de Fiat, en juillet prochain. Le groupe industriel italien est confronté à de sérieuses difficultés en raison notamment de la mauvaise rentabilité de sa branche automobile. Fiat Auto a en effet perdu près de 200 millions d'euros au dernier trimestre 2002 (lire ci-contre) et un plan social drastique est en cours. De nombreuses hypothèses, allant de la recapitalisation du groupe à la scission des différents métiers, sont envisagées. Des investisseurs, au premier rang desquels l'ancien patron d'Olivetti, Roberto Colaninno, ont également présenté leurs propres plans de relance. Ce plan n'avait semble-t-il ni les faveurs des banques créancières de Fiat, ni celles de la famille Agnelli. Celle-ci, qui détient 30% de Fiat, préfèrerait recapitaliser le groupe. Selon le quotidien économique Il Sole 24 Ore, ce programme de relance interne prévoit une augmentation de capital de 3 milliards d'euros pour la maison mère, une scission de l'activité auto du reste du groupe, et une recapitalisation massive de cette dernière à hauteur de 5 milliards d'euros (grâce en partie à des cessions). A la Bourse de Turin, le titre Fiat, après avoir ouvert en hausse de plus de 5%, a annuler ses gains pour terminer la séance en baisse de 0,59% à 8,11 euros. Pour une partie des milieux financiers, la disparition de Giovanni Agnelli ouvre la porte à une cession de Fiat Auto à General Motors alors que "l'Avvocato" était hostile à voir cette branche passer sous contrôle étranger. Le groupe américain détient déjà 20% du constructeur automobile. A l'inverse, Umberto Agnelli est toujours apparu moins intransigeant sur ce sujet.
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