La grève a provoqué d'importantes perturbations à la SNCF

La direction de la SNCF avait vu juste. Comme annoncé, le trafic a été fortement perturbé sur le réseau de la compagnie de chemins de fer. Ces perturbations ont été particulièrement sensibles pour les trains Corail, les TER et sur le réseau de la banlieue parisienne. La SNCF a enregistré en moyenne la circulation de 2 TGV sur 3, 1 train Corail sur 2 et 1 à 2 trains sur 5 sur les lignes de la banlieue parisienne. Du côté des TER, la situation était particulièrement contrastée: aucun train en Limousin, un train sur 10 au départ de Lyon et un aller-retour sur trois dessertes en Midi-Pyrénées. Dans ce sombre panorama, un coin de ciel bleu: le réseau international a été moins affecté par le mouvement de grève. Ainsi 80% des liaisons Eurostar ont été assurées, tandis que 90% des Thalys circulaient. A la mi-journée, la direction de la SNCF estimait à 26,5% le taux de grévistes parmi son personnel. Les précédentes grèves, lors du dernier conflit contre la réforme des retraites, avaient été suivies par 28,2% des personnels le 10 juin, 41,1% le 3 juin, et 62,4% le 13 mai. La grève, qui doit se terminer demain à 8 heures avec un retour à la normale de l'ensemble du trafic, est le premier conflit d'ampleur nationale dans les transports depuis le mouvement de protestation contre la réforme des retraites du printemps dernier. Répondant à l'appel de quatre syndicats (CGT, FGAAC, FO et Sud Rail), les cheminots grévistes entendaient dénoncer les hausses de salaires proposées pour 2004, jugées insuffisantes, et les réductions d'effectifs (3.500 suppressions d'emplois). L'autre volet de la mobilisation portait sur l'opposition des syndicats de la SNCF à la mise en place d'un service minimum.A l'heure actuelle, le gouvernement ne semble guère enclin à reculer sur ce terrain. Mardi, le ministre des Transports a répété qu'il ne renoncerait "certainement pas" au chantier du service minimum, rappelant qu'il s'agissait d'une "priorité présidentielle". Ce matin, Gilles de Robien a reçu les encouragements d'Ernest-Antoine Seillière. Le patron du Medef a estimé sur LCI que "notre société a besoin d'évoluer sur ce sujet et le service minimum est quelque chose qui sera mis en place, c'est un engagement du chef de l'Etat, si possible par la négociation, s'il le faut par la loi. On sent bien que notre société a besoin de ça, qu'elle le demande et donc qu'il faudra y aller". Dans les rangs des syndicats, on ne partage évidemment pas cette analyse. Ainsi Jean-Luc Cazettes, le président de la CFE-CGC, considère qu'une loi sur le service minimum à la SNCF "ne changera" rien tant que l'on ne laissera pas "les coudées franches" à la direction pour "améliorer le dialogue social".Pour leur part, les Français apparaissent très partagés sur ce mouvement de grève, 38% se déclarent "hostiles" et 36% le soutiennent, selon un sondage publié par l'Humanité.
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