En 2000, les JO de Sydney avaient coïncidé avec l'explosion de la "bulle" Internet. Cette année, les olympiades d'Athènes et, auparavant, le Championnat d'Europe de football au Portugal, se dérouleront tandis qu'Internet a finalement gagné ses galons de media audiovisuel à part entière. L'exposition médiatique n'en sera que supérieure, mais ces deux événements seront surtout l'occasion de tester grandeur nature les potentiels qu'offre l'Internet à haut débit, que ce soit sur les ordinateurs que sur les téléphones portables.Les opérateurs télécoms, les fournisseurs d'accès à la toile et les éditeurs de contenus médias sont sur les dents depuis plusieurs mois pour ne pas rater cette précieuse fenêtre de tir pouvant pousser le grand public à adopter leurs services. Depuis les ventes de tickets pour entrer dans les stades, en passant par les informations pratiques et touristiques, sans oublier l'information en temps réel et les extraits vidéos disponibles en ligne, Internet sera au coeur de ces deux événements sportifs.Aidé par l'explosion du haut débit et la forte augmentation du nombre de personnes désormais connectées, les sites spécialisés proposeront un savant mélange de retransmission audio des matchs de l'Euro et d'extraits vidéos des moments forts des réncontres. Et, pour la première fois, ceux-ci seront aussi disponibles via les téléphones portables avec l'avènement des réseaux GPRS avant même ceux de troisième génération UMTS.Les opérateurs se sont battus pour capter une part importante de cette manne. En France, par exemple, SFR croyait avoir fait le plus dur en achetant l'exclusivité des droits de l'équipe de France de football. Mais, si le deuxième opérateur français pourra utiliser à loisir l'image des "bleus" et construire des contenus autour de l'actualité, c'est son concurrent Orange qui pourra proposer à ses abonnés français des extraits de matchs et des principales actions sur leurs téléphones mobiles. Car Orange a négocié les droits de l'Euro 2004 avec son propriétaire, l'UEFA.Chacun s'est donc empressé de tirer son épingle du jeu avec la meilleure offre de contenus. L'UEFA commercialisera ainsi directement sur son site Internet un service de commentaires audio des 31 matchs de la compétition pour moins de 15 euros. Reuters mentionnait aussi récemment l'offre de l'opérateur allemand T-Mobile qui proposera à chacun de ses abonnés une sélection d'extraits de match de son équipe favorite pour un abonnement de 4,5 euros. De ce point de vue, d'ailleurs, l'Euro 2004 paraît d'ailleurs moins contraignant que les JO car la totalité des droits audiovisuels des olympiades, quel que soit le support, restent la propriété des chaînes de télévision qui en ont fait l'acquisition.Il restera toujours aux autres les résultats des épreuves et leurs à-côtés. Mais l'Euro et les JO seront surtout l'occasion pour nombre de diffuseurs de mesurer l'impact de ces services auprès du grand public. Et, ils permettront, accessoirement, de savoir si de tels grands événements sportifs planétaires ont gardé leur pouvoir de prescripteur d'achat poussant, par exemple, au renouvellement de l'équipement d'un ménage en télévision.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:48

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