Alan Greenspan souligne la robustesse de la croissance américaine

Optimisme sur les perspectives à court terme de l'économie américaine, mise en garde sur les dangers à plus long terme des déficits, rappel que les taux d'intérêt américains ne demeureront pas indéfiniment aussi bas: le président de la Réserve fédérale Alan Greenspan a brossé les grands traits de sa vision de la situation économique américaine ce mercredi, en intervenant devant la Chambre des Représentants. Pour Allan Greenspan, l'économie des Etats-Unis est actuellement bien orientée. L'année 2003, a-t-il soutenu, a marqué une "transition entre une période de sous-performance économique et une expansion plus vigoureuse". Dès lors, les chances sont maintenant élevées d'obtenir "une croissance robuste et soutenue". La Fed a d'ailleurs relevé ses prévisions de croissance: elle prévoit désormais une augmentation du produit intérieur brut de 4,5 à 5% entre le quatrième trimestre 2003 et le quatrième trimestre 2004, contre 3,75 à 4,75% dans sa prévision de juillet dernier.Autre manifestation de cet optimisme: le président de la Fed estime que l'emploi, qui constitue jusqu'ici le point faible de la reprise américaine, devrait "selon toute probabilité commencer à croître plus rapidement d'ici peu, alors que la production continue d'augmenter". Là encore, l'institut d'émission vient de réviser ses prévisions, avec un taux de chômage de 5,25 à 5,5% au quatrième trimestre 2004, au lieu de 5,5 à 6% prévus jusqu'ici. Alan Greespan a saisi l'occasion de cette intervention - la présentation du rapport semi-annuel de la Fed sur la politique monétaire et l'économie américaines - pour rappeler fermement que le niveau actuel historiquement faible des taux d'intérêt ne durerait pas toujours. Fixé pour le moment à 1%, c'est à dire le plus bas niveau depuis 1958, le taux interbancaire "devra finir par évoluer vers un niveau plus neutre", a-t-il lancé. En effet, un politique aussi souple en matière de taux d'intérêt "ne sera pas compatible indéfiniment avec la stabilité des prix et une croissance soutenue", a-t-il affirmé. Cela dit, rien ne presse: étant donné "l'inflation très basse et des surcapacités importantes dans l'économie, la Réserve fédérale peut être patiente avant d'abandonner la politique accommodante qui est la sienne actuellement". Une phrase qui reprend la formulation actuellement employée par la Fed lors de ses réunions consacrées au niveau des taux d'intérêt.Sur le plus long terme, Alan Greenspan ne manque pas de sujets d'inquiétudes, au premier rang desquels, bien entendu, l'ampleur des déficits des Etats-Unis. Ces derniers seront "très importants" dans les années à venir, a-t-il souligné. Or, "le déséquilibre de la situation budgétaire va poser de sérieux problèmes budgétaires à long terme s'il n'est pas traité rapidement", a-t-il prévenu.Le président de la Fed s'inquiète tout particulièrement du départ en retraite des générations du baby-boom, qui sera source de nouveaux déséquilibres pour les finances publiques. Du coup, "plus nous attendrons longtemps pour nous attaquer à ces déséquilibres, plus l'ajustement budgétaire sera douloureux au bout du compte", a-t-il affirmé. Et le président de la Fed n'a pas caché son scepticisme envers les proclamations des responsables politiques américains, Maison Blanche en tête, en faveur d'une réduction des déficits. "Même s'il y a eu ces dernières semaines certaines initiatives en faveur d'actions qui réduiraient les déficits à venir, personne à ce jour n'a proposé de programme permettant de rééquilibrer le budget", a-t-il précisé.Autre problème relevé par Alan Greenspan: des flambées éventuelles des prix de l'énergie, qui constituent "une préoccupation chronique". La remarque d'Alan Greenspan qui a le plus frappé les marchés a cependant été celle consacrée à la faiblesse actuelle du dollar. Ce phénomène, a-t-il affirmé, va contribuer à réduire le déficit commercial américain, dans la mesure où il renchérit le coût des importations et où il diminue celui des exportations.Entendre le président de la Fed se féliciter des retombées positives de la baisse du dollar a amené les marchés des changes à faire immédiatement baisser un peu plus la devise américaine. En fin d'après-midi, l'euro se traitait au dessus de 1,28 dollar, contre 1,2668 dollar en début d'après-midi.
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