La vente de Hollinger par Conrad Black bloquée par un juge

Dernier épisode en date dans l'imbroglio judiciaire qui oppose le groupe de presse Hollinger et son ex-patron Conrad Black. Ce dernier vient ainsi de perdre une bataille. Le juge américain Leo Strine a indiqué qu'il allait bloquer la vente du groupe aux jumeaux britanniques Frederick et David Barclay. Motif invoqué par le juge: Conrad Black "n'a pas respecté ses devoirs contractuels et fiduciaires".Conrad Black, patron limogé d'un empire de presse dont il est le fondateur, avait décidé de vendre les 78% qu'il détient dans le holding canadien Hollinger Inc. aux frères Barclay pour 373 millions d'euros. Hollinger Inc. contrôle Hollinger International, la structure américaine qui chapeaute le prestigieux quotidien londonien Daily Telegraph, le Jerusalem Post et une centaine de titres aux Etats-Unis dont le Chicago Sun Times. Mais le conseil d'administration de Hollinger International a refusé de se soumettre à cette décision unilatérale prise par Conrad Black. Il s'est donc doté d'une pilule empoisonnée, prévoyant qu'en cas de prise de contrôle par un nouvel actionnaire de 20% du capital sans autorisation du conseil d'administration, un système de souscription permettra à d'autres actionnaires de monter au capital, diluant ainsi la part du prédateur. Le document de 120 pages rendu par le juge Leo Strine a d'ailleurs approuvé le système de blocage mis en place par le conseil.En parallèle, Hollinger International avait également décidé de mandater la banque Lazard pour trouver des acquéreurs pour ses titres. Une opération également approuvée par le juge puisqu'il a permis à Hollinger International de mettre ses journaux aux enchères. Leo Strine laisse en outre la possibilité aux frères Barclay d'acquérir isolément le Daily Telegraph.C'est bien l'attitude de Lord Black qui est mise en cause dans cette affaire. Pour le juge, il a agi à maintes reprises de façon à aller à l'encontre "du devoir de loyauté qu'il devait à la compagnie", a-t-il affirmé. En outre, Lord Black a présenté des "informations déformées" au conseil d'administration, "fait usage sans autorisation d'informations confidentielles du groupe, pour des motifs personnels, et proféré des menaces (...) contre les directeurs indépendants" de Hollinger International. Le bras de fer entre le magnat de la presse et le conseil d'administration du groupe ne date pas d'hier et a commencé avant l'accord avec les frères Barclay. Lord Black a ainsi été déchu de ses fonctions de patron de Hollinger International, après l'éclatement en novembre dernier d'un scandale quand il est apparu qu'il avait perçu 32 millions de dollars de primes indues.
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