Les perspectives des technologiques américaines déçoivent le marché

Les observateurs s'étaient-ils montrés trop optimistes? En tout cas, c'est la déception qui l'emporte à New York pour le coup d'envoi de la saison de publication des résultats trimestriels dans le secteur technologique. Pourtant, de nombreux records ont été battus au cours du dernier trimestre.Chez Intel tout d'abord, le chiffre d'affaires du quatrième trimestre 2003 a progressé de 22%, à 8,74 milliards de dollars, s'affichant comme le plus haut chiffre d'affaires trimestriel jamais atteint par le groupe. Les résultats ont pour leur part plus que doublé (+107%) à 2,2 milliards de dollars. Cela correspond à un bénéfice par action (BPA) de 33 cents, un peu plus élevé que les prévisions du marché.Yahoo! a lui aussi battu des records. Aidés par l'intégration du service de recherche commercial Overture Services et par un bond en avant de la publicité en ligne (+178%), les revenus du portail Internet se sont envolés de 132% (663,9 millions de dollars) sur les trois derniers mois. La rentabilité a suivi, avec un bénéfice en hausse de 62%, à 75 millions de dollars. Là encore, les chiffres sont conformes aux pronostics, avec notamment un BPA de 11 cents. "La performance de Yahoo! au quatrième trimestre parachève une année de croissance phénoménale pour notre entreprise", s'est félicité le PDG, Terry Semel, ajoutant qu'il s'agissait du meilleur trimestre de l'histoire de Yahoo!.Enfin, chez Apple, les chiffres sont même ressortis au-delà des attentes. Pour le fabricant de matériel informatique, c'est l'iPod (baladeur numérique) qui a été le moteur de la croissance du dernier trimestre (le premier de l'exercice du groupe). Le chiffre d'affaires s'est apprécié de 36% à un peu plus de 2 milliards de dollars (son meilleur niveau depuis quatre ans). Et surtout, il a permis au groupe de sortir du rouge. En perte de 2 cents par action l'année précédente à la même époque, Apple a gagné 17 cents par action entre octobre et décembre 2003. Les analystes n'espéraient pas plus de 15 cents.Baisse du rythme?Reste qu'en dépit de cette multitude de records, les observateurs ne sont pas convaincus. Et c'est du côté de 2004 qu'il faut se tourner pour trouver les raisons de leur déception. Car, bien que loin de céder à la déprime, les groupes qui ont publié des résultats dans la nuit ont en fait montré qu'il leur serait peut-être difficile de maintenir le rythme affiché au cours des derniers mois.Intel en est un exemple. Il attend un chiffre d'affaire de 7,9 à 8,5 milliards de dollars au premier trimestre 2004, qui traduirait une progression de 10 à 18% sur un an. La fourchette a beau être conforme aux chiffres avancés officiellement par le marché, elle reste apparemment inférieure aux attentes officieuses des analystes. "C'est probablement un peu plus conservateur qu'attendu", confirme un opérateur cité par Reuters. Enfin, autre motif de déception, les prévisions de dépenses d'investissement paraissent elles aussi en-deçà du consensus.Pour Yahoo!, le problème semble à peu près le même. Les revenus du trimestre en cours devraient ressortir entre 475 et 505 millions de dollars. Un chiffre correct aux yeux de la communauté financière, mais qui montre que l'on s'achemine probablement vers une période de croissance plus raisonnable que ces derniers mois.En tout cas, cela a suffi pour que le marché considère que ces groupes ne justifiaient peut-être plus leurs valorisations boursières actuelles. D'autant qu'ils ont connu une progression soutenue depuis quelques mois. Deux heures après l'ouverture de Wall Street, l'action Intel perd 1,26% tandis que celle de Yahoo! cède 3,08%.Même Apple n'échappe pas au mouvement de correction, avec une chute de 5,08%. Le fabricant de matériel informatique s'est pourtant montré un peu plus optimiste que Yahoo! et Intel: il entame 2004 avec "un dynamisme fort" et vise un bénéfice de 8 à 10 cents par action (supérieur aux attentes) sur le trimestre en cours. Toutefois, à l'image de Merrill Lynch, des bureaux d'analystes ont souligné les nombreux risques auxquels est soumis le groupe, comme la montée en puissance des concurrents de l'iPod et le besoin d'"innovation constante".
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