Altran a connu une fin d'année difficile. Mais le groupe n'a guère étonné avec ses résultats 2003, tant il avait déjà surpris en février en avertissant que son résultat d'exploitation pourrait passer dans le rouge au second semestre 2003. Comme redouté, le résultat d'exploitation est donc bel et bien tombé en perte entre juillet et décembre. Et même un peu plus que prévu puisqu'au lieu des -5,8 millions d'euros réalisés, les analystes sondés par Reuters visaient un chiffre de -4,1 millions en moyenne.Bien entendu, ce trou d'air des six derniers mois (imputable à un chiffre d'affaires en baisse et à des charges de réduction d'effectifs) n'a pas été sans effet sur la performance annuelle. La marge d'exploitation, qui avait déjà déçu au premier semestre en s'établissant à 3,4%, a lourdement chuté. Sur l'année, le résultat d'exploitation de 14,7 millions d'euros ne représente plus que 1,1% du chiffre d'affaires (1,34 milliard d'euros), contre 4,9% en 2002.Autre point sur lequel le groupe avait aussi attiré l'attention du marché en février : les écarts d'acquisition. Le groupe a procédé a un test de valorisation de ses actifs faisant le rapprochement entre leur rentabilité attendue et leur valeur dans le bilan. Là aussi, les nouvelles sont mauvaises puisqu'il est apparu que la valeur de certains actifs était trop élevée par rapport à leur rentabilité prévisible. Conséquence : outre les amortissements périodiques de survaleurs de 19,4 millions d'euros, le groupe a dû constater un amortissement exceptionnel de 20,4 millions d'euros.Si l'on ajoute à cela les pertes financières et des corrections d'erreurs suite à un dysfonctionnement dans une filiale étrangère, la perte nette est encore lourde : 92 millions d'euros contre 109,3 millions un an plus tôt.Mais ne s'attarder que sur ces chiffres décevants serait réducteur. Altran annonce que les réductions d'effectifs (7% du total en 2003) devraient lui permettre d'économiser 70 millions d'euros en année pleine et que les premiers éléments en sa possession lui laissent espérer un chiffre d'affaires stable en 2004. Bref, le groupe de conseil a réaffirmé son objectif d'atteindre "une marge d'exploitation à deux chiffres au cours du second semestre" 2004.Quant à sa situation financière, Altran s'était donné un peu d'air en fin d'année dernière en négociant le maintien d'une ligne de crédit de 150 millions d'euros et en lançant une augmentation de capital du même montant. Aujourd'hui, il annonce que sa dette a été réduite. Les moyens financiers dont il s'est doté lui ont permis d'alléger ses prochaines échéances. Ayant racheté pour 75 millions d'euros d'obligations convertibles, son encours remboursable au 1er janvier 2005 a été ramené de 430 à 355,7 millions d'euros.Mercredi, les marchés adoptent une vision positive des annonces faites par la compagnie. A la clôture, le titre gagne 9,45%, à 9,50 euros.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:25

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