Carrefour pénalisé après ses ventes trimestrielles

Carrefour reste malade de ses hypers français. Le groupe a annoncé hier soir une croissance de son chiffre d'affaires trimestriel de 3,7% sur un an à 18,85 milliards d'euros. Mais cette croissance au cours des trois premiers mois de l'année est gâchée aux yeux des investisseurs par le recul des ventes sur le premier marché du distributeur, la France. Dans l'Hexagone en effet, le chiffre d'affaires du géant de la distribution a reculé de 1,1% à 9,29 milliards d'euros.Le secteur le plus touché par ce recul est celui des hypermarchés dont les ventes ont baissé de 3,7%. La direction du groupe explique ce recul par sa nouvelle stratégie de "prix bas tous les jours". Carrefour a fait baisser ses prix au cours du trimestre pour enrayer l'hémorragie de clients, mais en faisant baisser les dépenses moyennes. Jusqu'ici, le groupe prétend avoir maintenu le nombre de clients dans ses hypers et espère que sa politique de bas prix permettra d'attirer plus de clients au cours du second semestre. Carrefour peut en tout cas s'inspirer de l'expérience de sa filiale de hard-discount Ed dont les ventes ont grimpé sur un an de 15,9%. Comme toujours depuis plusieurs trimestres, la croissance du groupe est donc tirée par l'étranger. En Europe, le chiffre d'affaires progresse de 7,4%, notamment grâce à l'Espagne (+8,9%), l'Italie (+4,9%) et la Belgique (+5,1%). Autre point fort du groupe, la Chine, dont le chiffre d'affaires grimpe en un an de 27,6% sur le premier trimestre. Mais les investisseurs s'inquiètent néanmoins, car si ce marché dispose d'un fort potentiel, la marge que Carrefour y réalise est faible.Le groupe a donc du mal à convaincre que ses objectifs de hausse de 6% de ses ventes sur 2004 et de "croissance à deux chiffres" de son bénéfice par action sont raisonnables. D'ores et déjà, plusieurs sociétés de Bourse ont réagi. Morgan Stanley a ainsi abaissé son objectif de cours de 50 à 47 euros. Dresdner KW s'est livré au même exercice, abaissant son objectif de 47 à 44 euros. Pour couronner le tout, Fideuram Wargny en a fait autant en réduisant son objectif de cours de 49,6 euros à 45 euros. Pour la maison d'analyse française, le groupe de distribution ne pourra tenir son objectif de ventes annuelles en 2004 en raison de la guerre des prix en France. La société de Bourse se veut pourtant rassurante quant à la rentabilité de Carrefour, dont la croissance devrait se maintenir à un niveau élevé. Ce n'est pas l'avis de JP Morgan qui s'attend à un passage sous les 10% du bénéfice 2004. Du coup, la banque américaine est très sévère et estime qu'à 38 euros, le titre est bien valorisé (contre 43 euros précédemment).Rien d'étonnant pourtant dans ces conditions à ce que le titre recule de 2,95% à 39,09 euros en clôture.
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