Alstom : l'accord définitif entre Paris et Bruxelles est proche

L'issue semble proche dans le dossier Alstom... du moins sur le volet industriel. Mardi après-midi, Bercy indiquait attendre un accord avec Bruxelles "dans les heures qui viennent", selon un porte-parole joint par l'AFP. Des propos confirmés par Mario Monti. Le commissaire européen à la Concurrence a affirmé dans l'après-midi qu'un "accord" de principe avait été conclu ouvrant la voie à une finalisation du dossier "dans les prochaines heures". Il s'est d'ailleurs félicité qu'un terrain d'entente ait été rapidement trouvé lors des pourparlers. "L'importance de l'engagement du gouvernement français est remarquable", a-t-il fait valoir.Un peu plus tôt dans la journée, la Commission européenne avait fait part de l'engagement de la France à ce que l'industriel conclue d'ici à quatre ans "un ou des partenariats industriels". Comme attendu, cet accord devrait privilégier des partenariats privés (le nom de Siemens a maintes fois été évoqué). Mais il pourrait aussi ne pas exclure "l'hypothèse de partenariats publics", a ajouté le porte-parole de Bercy. Dans la communauté financière, chacun pense notamment à Areva.Preuve de la sensibilité et de l'urgence du dossier, le ministre de l'Industrie, Patrick Devedjian, s'était lui aussi exprimé dans la matinée, évoquant cette fois les cessions exigées par Bruxelles. "La Commission nous a demandé de céder sur le marché, à qui nous voulons, une partie du chiffre d'affaires d'Alstom de l'ordre d'un milliard et demi d'euros", a-t-il expliqué sur Europe 1."Ce que nous voulons céder, c'est ce qui ne porte pas atteinte à la viabilité de l'entreprise", a-t-il poursuivi en affirmant vouloir "éviter le démantèlement". Il n'a toutefois pas nommé les actifs potentiellement concernés et qui devraient représenter environ 9% du chiffre d'affaires attendu pour l'exercice 2003/2004 (à fin mars).La perspective de la conclusion d'accords de partenariat avec Alstom dans les années à venir suscite en tout cas déjà des convoitises. Le groupe helvético-suédois ABB manifeste son intérêt dans le cadre d'une interview donnée par son patron Juergen Dormann dans l'édition de mercredi du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Nous sommes un partenaire possible pour l'activité de turbines (d'Alstom) dans les délais donnés par Bruxelles", y affirme-t-il ainsi.Reste que cet accord de Bruxelles n'est pas la seule condition que doit satisfaire Alstom pour mettre en route son plan de soutien. D'après des sources de La Tribune (voir ci-contre), Alstom doit réunir mercredi après-midi la vingtaine de banques créancières devant avaliser son plan. D'ores et déjà, les établissements français (BNP Paribas, Société Générale, Calyon, Natexis, HSBC-CCF, CDC et CIC) auraient accepté de convertir une partie de leurs créances et de garantir une augmentation de capital de 1 milliard d'euros. Il resterait donc au groupe industriel à convaincre ses partenaires étrangers s'il veut pouvoir mettre en place son plan, qui doit lui permettre de récupérer de 2 à 2,5 milliards d'euros de fonds propres et obtenir de nouvelles lignes de cautions.En fin d'après-midi, l'action profitait de ces nouvelles pour gagner 1,72%, à 1,18 euro. Les observateurs espèrent maintenant en savoir un peu plus dans un délai très proche, notamment avant la publication de résultats prévue demain matin. En marge des fortes pertes attendues, "l'intérêt du marché se focalisera essentiellement sur les efforts du groupe pour améliorer sa profitabilité, ainsi que sur les décisions prises par la Commission s'agissant de son avenir", écrivait hier Aurel-Leven.
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