Deux ans de prison avec sursis requis contre le patron de Deutsche Bank

Les réquisitoires qui viennent de tomber dans l'affaire Mannesmann sont finalement assez lourds pour le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, et les cinq autres prévenus qui comparaissent dans cette affaire.Le parquet allemand a ainsi requis deux ans de prison avec sursis à l'encontre de Josef Ackermann, mis en cause pour abus de confiance à l'époque où il était membre du conseil de surveillance de Mannesmann. Plus sévères encore sont les peines demandées pour Klaus Esser, ancien patron de Mannesmann, et Joachim Funk, ancien président du conseil de surveillance du groupe, puisqu'elles sont respectivement de deux ans et demi et trois ans de prison ferme.Pour l'accusation, il n'y a guère de doutes. Les prévenus ont nui aux intérêts de Mannesmann en accordant en 2000 des primes généreuses aux dirigeants de l'opérateur allemand alors que celui-ci venait de perdre face à un raid de Vodafone. Ils "ont puisé intentionnellement dans les caisses de Mannesmann et jeté l'argent par les fenêtres", a estimé le procureur. Il a même été plusieurs fois reproché aux hauts dirigeants de Mannesmann d'avoir plus simplement monnayé la reddition de leur groupe.Il s'agit en tout cas de l'ultime offensive du parquet pour infléchir le cours d'un procès qui semble s'acheminer vers un non-lieu général. Le tribunal a en effet maintes fois signalé qu'il n'avait trouvé aucune preuve permettant de confirmer les accusations d'abus de confiance. D'ailleurs, Josef Ackermann n'a pas manqué d'afficher sa confiance en janvier à l'ouverture du procès Mannesmann en esquissant un geste synonyme de victoire.Reste que, quelle que soit son issue, ce procès laissera des traces. En janvier déjà, un hebdomadaire allemand avait dénoncé "l'arrogance des puissants" à propos de l'attitude de Josef Ackermann. Et il y a fort à parier que l'image de Deutsche Bank, à la tête de laquelle Josef Ackermann est arrivé il y a deux ans, en souffrira également. "L'entreprise est affaiblie", confiait en mai Ulrich Hocker, de l'Association des petits actionnaires DSW. Et d'après un sondage allemand s'intéressant à la réputation et à l'image des entreprises, la banque est tombée de la 39ème à la 105ème place entre 2003 et 2004.
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