Nouveau sommet pour le Dow Jones

Alan Greenspan s'est fait voler la vedette par Disney aujourd'hui à Wall Street. Alors que la séance devait être dominée par le discours du président de la Réserve fédérale devant la Chambre des Représentants, l'offre de rachat surprise de Comcast sur Disney a totalement bouleversé la donne. L'annonce de l'opération, qui prendrait la forme d'une méga-OPE (offre publique d'échange) d'un montant total de 66 milliards de dollars, a fait l'effet d'une bombe sur les marchés américains.Les boursiers n'en ont tout de même pas oublié Alan Greenspan, qui a réitéré, à peu de choses près, ses déclarations des dernières semaines. "Les chances sont bonnes d'avoir une croissance robuste et soutenue", a déclaré le patron de la Fed, ce qui l'amène à conclure que la politique monétaire actuelle "ne sera pas compatible indéfiniment avec la stabilité des prix et une croissance soutenue". Mais "avec une inflation très basse et des surcapacités importantes dans l'économie, la Réserve Fédérale peut être patiente avant d'abandonner la politique monétaire accommodante qui est la sienne actuellement", a-t-il ajouté, reprenant les termes de son dernier cours. Le marché, qui craignait un nouveau durcissement de ton, est rassuré. La perspective d'un maintien du statu quo monétaire, conjuguée au retour des grandes manoeuvres, a soutenu les marchés américains les conduisant vers de nouveaux sommets.Le Dow Jones finit sur un gain de 1,17% à 10737,70 points, son plus haut niveau depuis deux ans et demi, le Nasdad prend 0,69% à 2089,66 points, tandis que le S&P 500 avance de 1,07% à 1157,76 points.Les déclarations d'Alan Greenspan ont tout de même fait une victime, le dollar, qui, faute d'indices supplémentaires sur le calendrier de la prochaine hausse des taux, a brutalement décroché, chutant jusqu'à 1,2824 pour un euro, à une encâblure de son précédent record de 1,2898.L'offre hostile de Comcast sur Disney a pris les marchés de court. Comcast propose 66 milliards de dollars, dont 11,9 milliards de reprise de dette, soit une prime de 10% sur la base du dernier cours de Disney (24,08 dollars). Le rachat se ferait par échange de titres et donnerait naissance à un géant des divertissements, présent dans la télévision (ABC, ESPN), les parcs de loisirs et le cinéma. Les actionnaires de Disney détiendraient 42% du nouvel ensemble.Le groupe de médias profite de son regain de forme (il a dégagé, en 2003, un bénéfice de 383 millions de dollars contre une perte de 51 millions un an auparavant) et de la faiblesse actuelle de Disney après plusieurs mois de lutte intestine entre actionnaires pour passer à l'attaque. Disney a refusé les propositions de rapprochement amical formulées par Comcast, contraignant ce dernier à lancer une offre hostile. Disney a fait savoir qu'il étudiait avec soin l'offre, mais s'est voulu combatif, avançant la publication de ses résultats trimestriels. Au premier trimestre 2003-204, Disney a dégagé un bénéfice de 688 millions de dollars, 19 fois supérieur à celui de la même période de l'année précédente, grâce à ses récents zuccès au box-office.A la Bourse de New York, le titre Disney s'est envolé de 14,62%, la plus forte hausse du Dow Jones, à 27,60 dollars, au plus haut depuis juillet 2001. L'action Comcast a chuté de 7,96% à 31,23 dollars sur le Nasdaq.Autre offre hostile qui agite les marchés depuis plusieurs mois, celle d'Oracle sur Peoplesoft. Nouveau rebondissement. Les avocats du département de la justice recommandent de bloquer l'opération pour des raisons de concurrence. Malgré plusieurs relèvement du prix, la direction de Peoplesoft rejette toujours les avances d'Oracle. Le groupe propose 9,4 milliards de dollars. Oracle prend 2,39% à 13,71 dollars, Peoplesoft cède 1,06% à 21,46 dollars.Dans les médias, News Corp. avance de 2,39% à 38,60 dollars. Le groupe a réalisé un bénéfice net de 361 millions de dollars pour le deuxième trimestre de l'exercice 2003-2004, entre octobre et décembre, contre 239 millions un an plus tôt. Plusieurs autres résultats d'envergure aujourd'hui. Au quatrième trimestre 2003, Coca Cola dégage un bénéfice par action hors charges de restructuration de 46 cents supérieur de 2 cents aux attentes du marché. La valeur recule de 0,71% à 51,80 dollars. AIG redevient bénéficiaire. Le bénéfice trimestriel atteint 2,71 milliards de dollars, contre une perte de 103,8 millions de dollars un an auparavant, en raison d'une provision massive. Le marché apprécie ce bon résultat : le titre retrouve ses plus hauts niveaux depuis deux ans, en hausse de 1,16% à 74,35 dollars. Toujours dans l'assurance, le profit trimestriel de Metropolitan Life progresse de 25% grâce à la hausse des tarifs.En revanche, le bénéfice trimestriel d'Office Depot baisse de 25% à 15 cents par action. Hors charge, le BPA ressort à 22 cents, conformément aux attentes. Pour 2004, le groupe de distribution de fournitures de bureaux attend une croissance de 15% à 20% pour son BPA et de 8% à 10% au premier trimestre. Le titre gagne 2,81% à 17,17 dollars.Alcoa bondit sur un changement de recommandation. Le titre grimpe de 5,21% à 37,39 dollars, après que Prudential ait relevé sa recommandation de "sous-pondérer" à "surpondérer". Ford gagne 1,74% à 14,64 dollars, après le changement de conseil de JP Morgan, passé de "neutre" à "surpondérer". En revanche, General Motors ne souffre pas de la dégradation de JP Morgan, en hausse de 1,08% à 49,80 dollars. Enfin, Motorola bondit de 5,38% à 17,84 dollars, soutenu par le conseil de "surpondérer" de Credit Suisse.Christine Cousseau Copyright Invest
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