Recul de la production industrielle française en juillet

Ce n'est pas une bonne nouvelle: la production industrielle française a reculé de 0,9% en juillet par rapport au mois précédent. Simultanément, la production manufacturière a elle aussi baissé, de 1,2%. Des chiffres d'autant plus décevants que le mois de juin s'était inscrit en - légère - hausse: +0,2% pour la production industrielle et +0,1% pour la production manufacturière.Ces chiffres sont nettement inférieurs aux attentes des économistes qui tablaient sur une nouvelle progression en juillet, de 0,3% pour la production industrielle et de 0,4% pour la production manufacturière.Globalement, la production de biens de consommation a reculé de 0,4% en juillet. Au sein de cet ensemble, le recul est particulièrement sévère pour l'habillement, avec une chute de 2,7%, peut-être liée à l'afflux des importations en provenance de Chine. Autres secteurs affectés: l'imprimerie-édition (-1,5%) et les équipements du foyer (-1,1%). A l'inverse, d'autres secteurs des biens de consommation s'en tirent mieux, avec les produits pharmaceutiques et d'entretien qui progressent de 0,8%. L'industrie automobile a connu un mauvais mois, avec un repli de 0,6%, de même que les biens d'équipement (-0,9%). Les biens intermédiaires sont pour leur part en baisse de 2%. Enfin, les industries agricoles et alimentaires ont reculé de 0,2% en juillet, tandis que l'énergie progressait de 0,1%, tout comme la construction.Ces chiffres viennent confirmer une fois de plus la morosité de la conjoncture en France. L'activité industrielle souffre, handicapée notamment par la flambée des prix du pétrole, la morosité des ménages qui voient leur pouvoir d'achat amputé et la faiblesse de la demande au sein de l'Union européenne. Après une croissance de 0,1% seulement au deuxième trimestre, l'économie devrait donc avoir du mal à redémarrer durant le trimestre en cours.Selon Véronique Riches-Florès, économiste à la Société générale, ces chiffres confirment à la fois "les mauvaises nouvelles récentes du côté de l'investissement des entreprises; les difficultés de l'industrie à absorber le choc d'un pétrole cher dans un contexte de demande domestique moins porteur; la détérioration des perspectives d'emploi et la prudence à l'égard des conclusions trop hâtives pouvant être tirées du reflux du chômage depuis le début de l'été; le scénario d'une croissance très affaiblie pour le second semestre de l'année, avec très peu d'espoirs de reprise" et surtout "le diagnostic selon lequel la France est en perte de vitesse par rapport à nombre de ses partenaires européens"...
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