On ne prête qu'aux riches

Publiés à 24 heures d'intervalle début août, les résultats semestriels de BNP Paribas et de la Société Générale s'inscrivent dans une même tendance, très positive. Les performances des deux grandes banques privées françaises ne dépareillent pas dans l'avalanche de bons résultats publiés par nos champions nationaux cet été. De quoi remettre du baume au coeur de tous ceux qui ont fait du déclin français leur fonds de commerce. La rentabilité des banques françaises n'a rien à envier à celle de leurs homologues européennes. Cela tient avant tout à leur bonne maîtrise des coûts et à une politique commerciale dynamique. Les volumes d'affaires sont bons, notamment dans les services aux particuliers. Les associations de consommateurs ont beau se plaindre, les clients des banques acceptent désormais sans trop rechigner de payer des services qui jusqu'alors leur étaient offerts. Les banques sont devenues des orfèvres en matière de marketing et l'essentiel de leurs recrutements portent aujourd'hui sur les "conseillers clientèles", en fait des commerciaux purs et durs.La bonne santé des banques françaises doit aussi beaucoup à leur excellente maîtrise des risques. Rarement le coût du risque a été aussi faible. A tel point que la plupart des observateurs s'attendent à ce qu'il reparte à la hausse dans les mois qui viennent. Mais compte tenu du point bas actuel, les établissements de crédit disposent encore d'une belle marge avant de devoir s'inquiéter. Bien sûr, on ne peut que se réjouir de constater que les banques sont prudentes et évitent les écueils qui leur ont coûté si cher par le passé. Mais dans le même temps, ce niveau historiquement bas du coût du risque traduit une triste réalité pour les petites et moyennes entreprises notamment: le crédit est devenu une denrée précieuse. Toutes les banques se battent sur les mêmes dossiers et écrasent leurs marges pour faire affaire avec les bonnes signatures. En revanche, dès qu'un dossier est un peu plus compliqué ou risqué, la prudence s'impose. Pourtant, la situation actuelle des taux d'intérêt devrait inciter les entreprises à investir, parfois au prix d'une certaine dose de dette. Cela s'appelle prendre des risques. Un mot dont, malheureusement, les banques ont appris à se méfier.
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