La grande réforme fiscale américaine ? Une réformette...

George Bush n'avait franchement pas besoin de cela. Alors que sa côte de popularité, y compris parmi les électeurs républicains, a encore piqué du nez dans les sondages, le voilà aux prises avec un nouveau problème, celui de la nomination d'un prochain juge à la Cour suprême. Il avait pourtant choisi une femme, pour faire plaisir à certains, conservatrice, pour faire plaisir à d'autres, et voilà qu'on lui reproche maintenant d'avoir tout bonnement pris une amie. En d'autres termes, une personne peu qualifiée mais en qui il aurait toute confiance pour remettre en cause des décisions telles que le droit à l'avortement. Après l'affaire de l'agence chargée d'apporter des secours d'urgence aux réfugiés de l'ouragan Katrina, et qui était chapeautée par un incapable, mais ami, lui aussi, du président, cette dernière polémique fait mauvais genre. Il ne resterait donc au président qu'à se consacrer à son programme électoral. Oui, mais voilà, celui-ci est lui aussi en carafe. Après avoir juré qu'il privatiserait les caisses de retraite, Bush avait dû faire marche arrière, devant le peu d'appétit pour une telle réforme de la part des élus et des électeurs. Qu'à cela ne tienne, il avait décidé de changer son fusil d'épaule et de miser son deuxième mandat sur une autre réforme, toute aussi ambitieuse, celle du code des impôts. Pour cela, il avait nommé une commission spéciale, chargée de réfléchir et de lui faire des propositions. Cette commission doit rendre son travail le 1er novembre prochain. Mais des indications ont déjà filtré dans la presse. Et alors qu'on s'attendait à des grandes initiatives, comme la proposition de mettre en place une taxe à la valeur ajoutée ou un taux unique pour tous les contribuables, la montagne a pour l'instant accouché d'une souris. Les experts de la commission réfléchissent tout bonnement à abaisser les plafonds pour les prêts au logement défiscalisés, afin de les rendre plus justes, les emprunteurs les plus fortunés bénéficiant actuellement des meilleurs avantages fiscaux. De même, la commission réfléchit à limiter les avantages fiscaux sur les assurances fournies par les employeurs à leurs salariés. Et encore, ces propositions ne recevraient pas l'appui des membres du Congrès, selon les observateurs. Bref, autant dire que le second mandat de Bush est largement hypothéqué. Peut-être ne restera-t-il dans les mémoires que comme le président qui a dépensé sans compter, en Irak en particulier...
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