Effritement du moral des Américains en mars

C'est une nouvelle confirmation: le moral des Américains est orienté à la baisse. Selon les chiffres publiés aujourd'hui par l'institut de conjoncture Conference Board, l'indice de confiance des consommateurs s'est établi à 102,4 points en mars, en repli de 2 points par rapport aux 104,4 de février.Les économistes attendaient certes un repli, mais plus léger. Selon le consensus, l'indice du Conference Board aurait dû s'établir à 103 points. L'effritement du moral des consommateurs n'est donc pas une surprise. L'indicateur avancé que constitue l'indice de l'Université du Michigan avait déjà montré un tel mouvement, s'inscrivant à 92,9 en mars contre 94,1 en février.Pas de quoi dramatiser pour autant. "Les consommateurs restent plutôt confiants, en dépit des augmentations récentes des inscriptions au chômage et de la hausse du prix du carburant", estime Lynn Franco, directrice des recherches sur les consommateurs au Conference Board, qui précise que "leur appréciation sur les conditions économiques actuelles restent favorables et leur jugement à court terme laisse attendre peu de changement dans les mois à venir". L'indice mesurant les attentes a baissé à 93,7 points en mars contre 96,1 points en février. Celui mesurant la situation actuelle a reculé à 115,6 points contre 116,8 points en février, ce qui marquait le plus haut niveau depuis septembre 2001. Il n'est guère étonnant que les Américains marquent tout de même le coup, après des mois de hausse du pétrole à des niveaux records. Les prix de l'essence à la pompe se sont élevés à des plus hauts historiques ces dernières semaines, ce qui n'a rien pour plaire aux Américains en ce début de printemps qui marque le coup d'envoi de la saison des grands déplacements automobiles.Plus généralement, la résurgence de tensions inflationnistes, même si elle est encore modérée, ne peut qu'être ressentie par les consommateurs. La semaine dernière, cette tendance à la hausse des prix a été soulignée par la Réserve fédérale, laissant anticiper une éventuelle accélération de la hausse des taux d'intérêt plus tard dans l'année. Ce qui, là encore, n'a rien pour enthousiasmer les Américains, souvent lourdement endettés.Dans ce contexte, la bonne tenue du marché de l'emploi sera déterminante pour l'évolution de leur moral. Le nombre des créations d'emplois en mars sera donc scruté à la loupe lors de sa publication vendredi prochain. C'est de ce chiffre que pourrait dépendre la consommation des Américains dans les mois à venir - et donc le niveau de l'activité de la première économie mondiale. "En fait, même si le niveau des attentes a décliné, les consommateurs tablent sur une poursuite de l'amélioration du marché du travail, et le relâchement des inquiétudes sur l'emploi devrait contribuer à la bonne tenue des dépenses", précise Lynn Franco.
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