Le Japon en récession

Le léger sursaut attendu n'a pas eu lieu. Alors que les économistes espéraient une croissance de 0,1% de l'économie japonaise au quatrième trimestre 2004, le gouvernement japonais a annoncé ce matin que le PIB avait finalement reculé de 0,1%."Ce recul est essentiellement dû à une baisse de la consommation des ménages, perturbée notamment par les typhons et les récents tremblements de terre qui ont secoué le Japon. Le commerce extérieur a également pesé sur la croissance nipponne, la hausse des exportations (+1,3%) ne compensant pas l'accélération des importations (+3,1) entre octobre et décembre", précisent les économistes de la Société Générale. Pire encore, le Bureau du gouvernement a par ailleurs révisé à la baisse ses chiffres du troisième trimestre, mettant en avant une contraction de l'économie de 0,3% au lieu d'une croissance de 0,1%. Même les chiffres du deuxième trimestre ont été retouchés, avec un recul de 0,2% contre une baisse de 0,1% estimée auparavant. Bref, l'économie japonaise est techniquement entrée en récession, puisqu'il suffit pour cela d'aligner au moins deux trimestres consécutifs de repli du PIB, selon la définition communément admise par les économistes.Les marchés n'ont pas manqué de réagir à la nouvelle. Le yen a cédé du terrain face au dollar. En début de matinée, le dollar vaut 105,11 yens contre 104,41 la veille, et le Nikkei a terminé sur une baisse de 0,38%.Sur l'ensemble de l'année, le Japon a néanmoins sauvé la face avec un taux de croissance de 2,6%, son rythme le plus élevé depuis 1996. Le début d'année avait en effet été particulièrement dynamique, avant que le ralentissement des exportations et les ajustements de stocks ne viennent peser sur l'activité.D'ailleurs, à l'image du gouvernement japonais, les observateurs ne se montrent pas trop inquiets. "Les chiffres sont dans le bas des attentes, mais nous ne devons pas être trop pessimistes concernant la situation actuelle et les perspectives économiques", note Naoki Iizuka, économiste chez Dai-ichi Life Research Institute.Comme plusieurs économistes, ce dernier compte en effet sur un rebond du PIB entre janvier et mars grâce à un sursaut de la consommation, aidé par de meilleurs revenus et un marché de l'emploi plus favorable. D'aucuns voient également un signe d'optimisme dans la politique actuelle des entreprises japonaises. Après avoir enregistré des profits élevés, nombre d'entre elles ont décidé d'investir massivement en anticipation d'une plus forte demande.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.