Et pourquoi pas une banque centrale mondiale ?

Et pourquoi pas, alors que le président de la Réserve Fédérale, Alan Greenspan, prend sa retraite, changer non seulement de patron pour la banque centrale américaine, mais de membres ? Pour l'instant en effet, le prochain président, Ben Bernanke, s'il est confirmé, comme tous les observateurs le pensent, par le Sénat dans les semaines qui viennent, sera entouré de 12 membres des Réserves régionales, du Texas à la Californie. La liste n'a pas changé depuis 1914. Et pourtant, depuis cette date, le monde a changé. Depuis quelques années, l'économie s'est mondialisée. Alors pourquoi avoir le directeur de la Fed de Kansas City par exemple autour de la grande table d'ébène dans la salle du conseil de politique monétaire, à Washington ? Mieux vaudrait en effet faire siéger les autres banquiers centraux, ceux de la BCE ou de la Banque centrale de Chine, cette dernière étant très puissante aux Etats-Unis, puisque c'est elle qui achète, pour éponger le surplus de dollars qu'elle récolte de son commerce extérieur avec les Etats-Unis, des bons du Trésor américain par tombereaux. Certains font valoir que les petites phrases du patron de la banque centrale américaine ont une influence sur tous les marchés financiers du monde. C'est vrai. Et que la prochaine crise économique ou financière sera globale, tant les marchés et les économies sont maintenant interconnectés. C'est sans doute vrai aussi. Déjà, toutes les économies subissent les méfaits du prix du pétrole actuellement, par exemple. Mais la Fed devrait rester la Fed, un point c'est tout. Un statu qui n'a d'ailleurs pas empêché son patron, Alan Greenspan de réagir, au cours de ses 18 ans de mandats consécutifs, à des événements internationaux comme la crise des monnaies asiatiques, en 1997 ou le défaut de la Russie sur ses obligations, en 1998. En faisant évoluer le taux des fonds fédéraux américains pour venir en aide aux économies et aux marchés en difficultés, il a fait jouer à la Fed un rôle de "banque centrale mondiale", comme le soulignait récemment l'un de ses bras droits à l'époque, Alice Rivlin. A défaut d'avoir des informations directes en provenance de ses homologues à chaque conseil de politique monétaire, Ben Bernanke devra donc lui aussi être à l'écoute du reste du monde, pour jouer, si nécessaire, le rôle de pompier mondial.
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