Banque privée : la croissance paie

Les banquiers privés peuvent cependant se réjouir : le nombre de clients augmente grâce à l'appréciation du prix de l'immobilier, le retour en grâce des Bourses et la sophistication des marchés obligataires. Selon la dernière enquête réalisée par Merrill Lynch/Cap Gemini sur la richesse mondiale, la fortune privée a augmenté de 27,2 à 28,8 milliards de dollars en un an. Pourtant, seulement 5 à 6 milliards tombent dans l'escarcelle des banquiers privés. Des banques comme UBS ou Morgan Stanley gagnent plus d'argent sur ce secteur que sur celui de la banque d'investissement. Bob Diamond, président de Barclays, première banque de gestion privée au Royaume-Uni, a annoncé son intention de procéder à des acquisitions pour renforcer sa présence en France et en Italie notamment, dans une optique paneuropéenne. Toutefois, selon Harry Pilkington, de Armstrong International, il y aurait peu de chances à long terme, de voir JP Morgan ou Citibank réussir mieux à l'étranger qu'aux Etats-Unis, de même pour Deutsche Bank hors de ses frontières. Grâce à certaines exonérations fiscales, des capitaux privés ont fait leur retour en Italie et en Allemagne, et de telles stratégies ont toutes les chances d'être couronnées de succès. Les banques s'intéressent ainsi de très près à leurs clients locaux. Toutefois, tous les spécialistes du secteur s'accordent à dire que le métier a changé. "Nous sommes loin de l'image du banquier anglais bien élevé ou du très dévouée "gnome de Zurich"", souligne Harry Ted Wilson de Scorpio Partnership, société de conseil basée à Londres. Désormais, il faut travailler dur pour conserver ses clients. "Le niveau général des banquiers est en nette augmentation, une nécessité qui s'explique par la sophistication des produits d'investissement et la responsabilité des banquiers en cas d'investissement malheureux", poursuit Ted Wilson. Les banques recherchent des candidats qui ont non seulement démontré leur capacité à générer de l'activité mais qui ont également prouvé qu'ils pouvaient offrir un plus par rapport aux autres candidats. Selon Harry Pilkington de chez Armstrong International, les spécialistes produits tels que les dérivés de crédit par exemple, sont mieux payés que leurs collègues, de même ceux capables de générer de l'activité supplémentaire. En termes de rémunération, c'est évidemment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni que les traitements sont les plus favorables. Selon Tony Riotto de la société d'étude Riotto-Jones Company basée à New York, l'ancien modèle de commission n'est plus appliqué. Les salaires pour les professionnels ayant 15 ans d'expérience ont augmenté de 150-175.000 à 200-250.000 dollars plus un bonus de 30% calculé sur le revenu généré par le nouveau business. A Londres, au niveau VP, les salaires atteignent 70.000-85.000 livres avec un bonus pouvant aller jusqu'à 90%. L'Europe est pourtant en voie de rattraper les pays anglo-saxons. Pour l'heure, les écarts demeurent compris entre 10% et 30%, sauf dans les cas où les banques sont prêtes à recruter à l'étranger pour les besoins domestiques. "Si vous voulez la qualité, cela se paie: l'Europe manque de banquiers privés d'excellence", estime Dudley Edmunds, pour le cabinet d'étude Culliford Edmunds Associates.Les salaires sont similaires en France et en Allemagne. Selon Dudley Edmunds les banquiers seniors gagnent entre 170.000 et 190.000 euros, le marché allemand étant le plus dynamique. Cela étant, sur la base de ce dernier principe, il parait que l'avenir de la banque privée se trouve à l'Est de l'Europe et en Asie.
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