Recontacter un ancien employeur pour trouver un emploi

Il s'agit peut-être d'un retour aux sources mais vous pourriez trouver plusieurs avantages au fait de travailler dans une institution que vous avez déjà côtoyée: les visages sont familiers, vous connaissez bien les procédures et cela vous prendra moins de 20 minutes pour trouver le chemin des toilettes. Parmi les top managers qui ont fait un tel retour aux sources, John Mack, directeur exécutif chez Morgan Stanley. Après avoir quitté la banque en 2001, John Mack a réintégré Morgan Stanley en juillet dernier. Mais il n'est pas le seul à avoir fait cette démarche. Ahsan Ellahi a passé 18 ans au sein de la division banque d'investissement de HSBC avant de rejoindre GE Real Estate puis Eurohypo, la banque d'investissement allemande. Il est revenu à ses premières amours au poste de managing director dans l'activité de financement européen d'HSBC. Il explique que son retour chez HSBC était le seul qu'il envisageait: "près de 30% des personnes qui travaillent ici étaient là avant mon départ et près de 50% des dirigeants ont commencé avec moi. Cela rend les choses plus faciles à gérer." Ahsan Ellahi explique que le fait de travailler dans d'autres établissements lui a permis de développer ses connaissances sur une gamme étendue de produits, et que son retour chez HSBC lui offrait un poste plus senior au sein d'une équipe élargie. Promotions accéléréesQuitter une société pour y retourner quelques années plus tard a des avantages indéniables. Pour Andrew Lowenthal, directeur du recrutement dans la division services financiers du cabinet Egon Zehnder, ce type d'aller-retour peut accélérer votre avancement: "de nombreux professionnels quittent leur poste afin d'être nommé managing director plus rapidement." Philip Suttle par exemple, ancien directeur de la recherche macroéconomique pour l'Europe chez JP Morgan, a quitté la banque en 2002 pour rejoindre la Banque Mondiale. Il a été réembauché par JP Morgan une année plus tard au poste de Managing Director et directeur international de la recherche sur les devises. Il a récemment à nouveau quitté cette banque pour rejoindre Barclays Capital. Dangers Si vous souhaitez retravailler pour un ancien employeur, les recruteurs et spécialistes carrière vous mettent en garde contre certains dangers. Partir trop tôt: si vous souhaitez quitter une institution pour la réintégrer dans le futur, Andrew Lowenthal vous conseille de ne pas démissionner juste après votre période de formation: "une banque qui vous a embauché et formé a investi de l'argent sur vous. Si vous quittez votre poste dans les trois ou quatre premières années, il y a des chances qu'elle vous en tienne rigueur."Revenir trop tôt: Simon Hall, associé dans l'activité de services financiers de Heidrick & Struggles à Londres, explique que les personnes qui démissionnent pour tenter peu après de réintégrer la société courent le risque de perdre toute crédibilité. Trop parler de ce que vous avez fait pendant votre départ: pour Robin Linnecar, coach qui a des clients travaillant chez CSFB, HSBC et la Royal Bank of Scotland, vous pouvez être sûr que vous serez peu apprécié si vous mentionnez systématiquement la manière dont se passaient les choses chez votre ancien employeur, en particulier si vous travaillez avec les mêmes collègues qu'avant votre démission. Faire face au ressentiment de ses anciens collègues: pour Simon Hall, vos anciens collègues pourraient remettre en question votre loyauté et vous reprocher d'être parti: "vous pourriez être considéré comme un traître", explique-t-il. Pour lui, une façon d'éviter ce type de problème est de mettre en avant les perspectives de la banque: "vous pouvez justifier votre retour par l'évolution de stratégie de la banque et ses meilleures perspectives d'avenir." Ce qu'il faut éviter Nombre de professionnels ayant réintégré un ancien employeur décident, tout comme Philipp Suttle, de changer à nouveau de poste. L'exemple de ce banquier qui a réintégré au poste de directeur la banque où il avait fait sa période de formation est édifiant : il a redémissionné moins de 12 mois plus tard en expliquant que l'ambiance était étouffante: "Je suis revenu dans de bonnes dispositions mais rien n'avait changé. Des amis m'avaient affirmé que la culture était différente, plus méritocratique, mais la banque était plus institutionnalisée que jamais. J'ai aussi été confronté à certains problèmes avec des personnes avec qui je ne m'entendais déjà pas par le passé. C'était le même scénario."
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