Consolidation en vue chez les bookmakers britanniques

Véritable institution outre-Manche, le secteur des bookmakers pourrait prochainement changer de visage. L'actuel numéro deux local, William Hill, a annoncé être entré en discussion avec son concurrent Stanley Leisure en vue de le racheter. Celui-ci "lui a ouvert ses livres de comptes, en relation avec une possible acquisition des activités de détail de Stanley Leisure en Grande-Bretagne et en Irlande", a précisé William Hill, confirmant des informations de la presse britannique.L'objectif est clair: avec cet éventuel rapprochement, William Hill vise la place de numéro un du secteur au Royaume-Uni devant Ladbrokes, une filiale de Hilton. Et le jeu en vaut la chandelle car le pari est un secteur économique porteur outre-Manche. Le pari sportif reste la locomotive, mais les officines ont aussi décliné toute une gamme de paris destinée à couvrir la clientèle la plus large possible. A titre d'anecdote, William Hill propose par exemple sur son site Internet de parier sur les températures de 2005.Si ces paris peuvent prêter à sourire, les chiffres donnent quant à eux le vertige et sont tout à fait sérieux. En 2003, Ladbrokes a réalisé pratiquement les trois quarts du résultat opérationnel de sa maison-mère. Quant au volume d'affaires généré, les données préliminaires de 2004 font ressortir un chiffre d'affaires de 10,1 milliards de livres pour Ladbrokes, de 8,3 milliards de livres pour William Hill et de 964 millions de livres pour Stanley Leisure. A eux trois, ils ont donc totalisé un chiffre d'affaires de 20 milliards de livres, soit près de 30 milliards d'euros. Deux fois plus qu'un groupe comme L'Oréal.Toutefois, l'affaire est encore loin d'être conclue. Les discussions n'en sont qu'à un stade préliminaire. Sans compter que les actionnaires de William Hill pourraient s'y opposer. Le groupe leur a récemment promis une distribution exceptionnelle de 453 millions de livres, qui serait nécessairement reconsidérée en cas d'achat de Stanley Leisure, dont la capitalisation boursière dépasse les 500 millions de livres. "Depuis l'annonce de cette proposition de retour sur le capital, l'occasion d'acquérir les officines de Stanley Leisure en Grande-Bretagne et en Irlande s'est présentée", se défend aujourd'hui le groupe en précisant que si le projet n'aboutit pas, le versement sera effectué.Le résultat doit être connu avant la fin mai. Pour l'instant sur le marché, les investisseurs parient essentiellement sur un rachat de Stanley Leisure. Son action s'envole de 16,95% tandis que celle de William Hill trébuche de 2,62%.
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