Discussions préliminaires entre Ubisoft et Electronic Arts

Par la force des choses, les relations se réchauffent quelque peu entre Electronic Arts et Ubisoft. Les deux éditeurs de jeux vidéo auraient commencé à se parler, rapporte aujourd'hui le Wall Street Journal. Pour l'instant à un stade préliminaire, les négociations pourraient constituer un point de départ en vue de trouver un accord. En parallèle, Ubisoft continue de chercher d'autres solutions après l'entrée d'Electronic Arts dans son capital à hauteur de 19,77% en décembre dernier.Selon les sources citées par le quotidien anglo-saxon, les premiers échanges entre l'Américain et le Français auraient surtout porté sur deux points cruciaux dans l'hypothèse d'une prise de contrôle du premier sur le second: le prix que paierait Electronic Arts et la nouvelle structure managériale.Concernant le prix, les frères Guillemot, fondateurs de l'éditeur, ont affirmé que pour l'instant, Ubisoft était sous-évalué, et que la société valait entre 40 et 44 euros par titre, soit un montant total compris entre 707 et 778 millions d'euros. Ce qui alourdirait sensiblement la facture: EA a racheté sa participation au milliardaire hollandais John de Mol au prix de 19,69 euros l'action. Autre problématique: que deviendraient les Guillemot? Actuellement, les cinq frères sont aux commandes de l'éditeur, qu'ils ont créé au milieu des années 80, et qu'ils ont hissé pierre par pierre à la deuxième place du marché français, derrière Infogrames. Ils pourraient donc être réticents à abandonner leur indépendance.C'est pourquoi Ubisoft poursuit des négociations parallèles en vue d'une autre solution. Parmi les possibilités évoquées par différentes sources, l'entrée éventuelle de Walt Disney a été citée. Autres solutions: les actuels actionnaires pourraient ré-injecter de l'argent frais ou alors Ubisoft pourrait aussi fusionner avec sa filiale de jeu sur mobile Gameloft, de façon à alourdir un peu plus la facture. Dans tous les cas, toute opération visant à diluer la participation de l'Américain serait vue comme "une déclaration de guerre", selon une source citée par le journal. Après avoir tu ses intentions précises sur l'éditeur français, Electronic Arts s'est dévoilé auprès de l'Autorité des marchés financiers le 10 février dernier en déclarant qu'une prise de contrôle n'était pas exclue.En parallèle, les frères Guillemot se sont renforcés dans le capital de l'éditeur. L'AMF a annoncé aujourd'hui que Guillemot Brothers S.A., contrôlée à 100% par les membres de la famille Guillemot, avait franchi en hausse le seuil de 10% du capital de l'éditeur, et possède désormais 10,95% des titres et 14,9% des droits de vote. La famille, qui n'exclut pas de procéder à de nouveaux rachats d'actions, détient à titre direct et indirect 16,9% du capital et 22,7% des droits de vote de la société. A Paris, ces informations donnent un nouveau coup de pouce au titre. Son cours monte de 3,92% en fin de journée à 32,90 euros.
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