Il sera dit que pas un groupe électronique nippon n'échappera à la malédiction des batteries défectueuses. Au début de l'automne, le rappel par Sony de près de 10 millions (!) de batteries défectueuses équipant ses ordinateurs portables - ainsi que ceux fabriqués par Dell, Apple et Lenovo - lui avait coûté quelques 51 milliards de yens (331 millions d'euros). Ceci avait forcé le groupe nippon à annoncer qu'il allait probablement enregistrer sur l'exercice en cours (l'année fiscale s'achève en mars au Japon) les plus maigres profits des cinq dernières années.

Et c'est maintenant au tour de Sanyo, un autre géant de l'électronique en grande difficulté financière, de se retrouver victime des batteries tueuses... de comptes d'exploitation. Spécialiste méconnu des batteries et piles rechargeables - c'est le numéro un mondial de la spécialité - Sanyo vient d'annoncer le rappel de 1,3 million de ses batteries pour téléphones mobiles. Celles-ci, qui équipent les combinés Mitsubishi utilisés par le réseau à haut débit de l'opérateur nippon NTT DoCoMo pourraient surchauffer avant de court-circuiter. Le fabricant électronique Matsushita a également indiqué avoir repéré six cas similaires sur ses téléphones Panasonic.

Pauvre Sanyo... Le groupe n'avait vraiment pas besoin de cela, alors qu'il se prépare à une troisième année dans le rouge - les ventes de ses téléphones mobiles et autres caméras vidéo ne vont pas fort - et qu'il a déjà reçu des injections de capitaux d'urgence de près de 2 milliards d'euros de la part de groupes financiers Goldman Sachs, Sumitomo Mitsui et Daiwa. La nouvelle a ainsi immédiatement fait partir ses actions en vrille sur la Bourse de Tokyo, pour les faire plonger à un niveau qu'elles n'avaient pas connu depuis 31 ans.