Ira, ira pas? Nicolas Hulot continue à entretenir le flou sur sa candidature à l'élection présidentielle l'an prochain. Dans un entretien publié mercredi par le Parisien, le défenseur de l'environnement affirme qu'être candidat "n'a jamais été (son) objectif". Il dit croiser "les doigts pour ne pas y aller", estimant avoir "tout à perdre dans cette histoire". Etant donné un tel manque de convictions, pourquoi alors ne pas jeter l'éponge? Pour Nicolas Hulot, qui doit sa popularité à l'émission Ushuaïa sur TF1, tout dépendra des réponses qu'il obtiendra des autres candidats concernant son fameux "pacte écologique", qu'il a décliné en dix points (fiscalité, transports, recherche, etc.). "Si, comme je le souhaite, les offres sont conséquentes, je m'en tiendrai là. Mais si les cases restent vides, alors j'irai".

Voilà pour le suspense. En ce qui concerne la motivation de ce possible candidat, elle est simple. "Depuis dix-huit ans que je parcours la planète, je l'ai vue se déliter, constate Nicolas Hulot. Nous sommes en train de tout foutre en l'air". Quant à la méthode qu'il prône, elle se résume en une formule: "Il faut être radical dans les objectifs mais progressif dans les changements".

Pour l'instant, Nicolas Hulot est l'objet d'un certain nombre de critiques de la part d'autres acteurs de l'écologie comme, en particulier, l'association internationale Greenpeace. Ainsi, les déodorants Ushuaïa, fabriqués par une filiale de L'Oréal, l'un des principaux sponsors de la Fondation Nicolas Hulot, contiendraient des substances toxiques pour l'homme, et Greenpeace les a placés sur sa liste rouge, selon le Parisien. Certains des composants de ces déodorants sont également épinglés par le Centre international de recherche contre le cancer, qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé. Pourtant, "prévenir avant de guérir" est l'un des dix leitmotiv du "pacte écologique" de Nicolas Hulot, soumis aux candidats certains à la présidentielle de 2007.

Dans l'attente de savoir si Nicolas Hulot sera lui-même un jour à la recherche des 500 signatures de maires nécessaires pour briguer l'Elysée - il promet de faire la lumière "au plus tard dans les premiers jours de janvier, peut-être même avant" -, une carrière politique s'ouvre déjà à lui. En effet, Nicolas Sarkozy, probable candidat UMP, offre à Nicolas Hulot, au cas où il l'emporterait l'an prochain, un super-ministère du Développement durable, qui aurait compétence dans les transports, le logement, l'équipement, l'énergie et le risque industriel. Rien de moins.