Créations d'emplois soutenues aux Etats-Unis

L'économie américaine a créé 132.000 emplois en novembre, soit plus que les 105.000 attendus. Un chiffre qui laisse à penser que l'économie résiste plutôt bien au ralentissement de l'immobilier et que les consommateurs devraient garder le moral.

C'est mieux que prévu: les créations d'emplois aux Etats-Unis se sont élevées à 132.000 en novembre, contre 79.000 le mois précédent. Un chiffre supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient dans leur ensemble sur 105.000 à 110.000 emplois créés.

Simultanément, le taux de chômage a légèrement augmenté, s'établissant à 4,5% de la population active le mois dernier, contre 4,4% le mois précédent. Mais le chiffre de 4,5% est, là, conforme aux prévisions.

Comme d'habitude, les services ont fortement créé des emplois le mois dernier, à hauteur de 172.000, dont notamment 20.400 dans la distribution. A l'inverse, l'industrie a supprimé 15.000 emplois, tandis que le secteur de la construction en détruisait 29.000. Deux contre-performances qui confirment l'ampleur de la crise dans des domaines comme l'industrie automobile et l'immobilier.

Cette performance globale en matière de créations d'emplois constitue une relativement bonne nouvelle pour l'économie américaine, dont elle confirme la bonne santé. Ces derniers temps, des signaux contradictoires ont été donnés quant aux perspectives économiques du pays. Le net ralentissement du marché immobilier, en particulier, a suscité de réelles inquiétudes.

L'exceptionnelle flambée enregistrée ces dernières années par le marché immobilier a en effet constitué un puissant soutien à l'activité économique. Suscitant un "effet richesse" considérable auprès des Américains, elle les a incités à s'endetter pour consommer massivement. Ce qui a nourri la croissance de l'économie du pays.

Le coup de frein brutal enregistré par le marché immobilier pourrait donc a priori avoir l'effet contraire: échaudés par la baisse de la valeur de leur patrimoine immobilier, ou par sa progression bien moindre qu'espéré, les consommateurs pourraient être amenés à se serrer la ceinture. Ce qui porterait un coup très dur à l'activité.

De ce point de vue, des bons chiffres de l'emploi sont rassurants. En effet, l'inquiétude sur la situation de l'emploi est l'autre grand facteur susceptible de peser sur la consommation. Or, si les chiffres de l'emploi sont bons, comme c'est le cas actuellement, les ménages peuvent être poussés à poursuivre leurs dépenses - surtout actuellement dans la perspective des fêtes de fin d'année.

A contrario, l'indice de confiance des consommateurs américains établi par l'université du Michigan s'est établi pour le mois de décembre à 90,2 points, après 92,1 points en novembre. Un chiffre un peu décevant, puisque les analystes tablaient sur un indice à 92 points.

Globalement, estime Pierre Ellis, économiste chez Decision Economics interrogé par Reuters, "le rapport sur l'emploi du mois de novembre renforce le sentiment d'une économie stable dans l'ensemble et non en ralentissement comme l'ont suggéré plusieurs autres indicateurs".

Dans ces conditions, les chiffres publiés aujourd'hui pourraient inciter la Réserve fédérale américaine à ne pas réduire ses taux d'intérêt. Les décisions de la Fed sont actuellement étroitement liées aux données macro-économiques. Dès lors que l'économie semble se porter correctement, elle aura moins de raison de réduire ses taux pour soutenir l'activité. La Fed se réunit mardi prochain pour se prononcer sur le niveau de ses taux directeurs.

Enfin, selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, le salaire horaire moyen a progressé de 3 cents en novembre à 16,94 dollars. Sur un an, la hausse s'établit à 4,1%.

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