Le fabricant canadien d'aluminium Alcan va investir 550 millions de dollars américains (420 millions d'euros) dans la construction d'une usine d'aluminium au Québec, à partir de 2008, dont la capacité à terme atteindrait 450.000 tonnes.

Cette usine deviendra "le centre mondial du développement de la technologie AP50", mise au point par le français Pechiney avant son rachat par Alcan et qui permet d'augmenter la capacité de production en maximisant l'intensité du courant utilisé dans les cuves, a indiqué Alcan dans un communiqué.

La production initiale de l'usine, qui sera construite au complexe de Jonquière, dans la région du Saguenay, sera de 60.000 tonnes. Une capacité supplémentaire de 390.000 tonnes sera ajoutée "d'ici 2015", ajoute le groupe dans un communiqué.

La construction de l'usine est la première étape d'un programme d'investissement d'Alcan dans cette région, qui doit atteindre 1,8 milliard de dollars américains (près de 1,4 milliard d'euros) sur 10 ans. Ces investissements doivent permettre la création de 740 emplois hautement spécialisés et 1.200 à 1.500 emplois dans le domaine de la construction, a ajouté le groupe.

La nouvelle usine sera "la pierre angulaire d'une stratégie industrielle élaborée par Alcan avec le soutien du gouvernement du Québec", visant à faire de cette province "la plaque tournante de l'industrie de l'aluminium", indique encore le groupe. "La signature d'un contrat à long terme en juin" par les syndiqués locaux "a créé les conditions gagnantes qui ont accéléré la concrétisation de ce projet à Jonquière", a précisé le président d'Alcan Métal primaire, Michel Jacques.

Alcan a aussi bénéficié pour sa stratégie industrielle du soutien du gouvernement du Québec. Celui-ci lui a consenti un prêt sans intérêt de 355 millions de dollars américains sur 30 ans, des avantages fiscaux de 100 millions de dollars US ainsi qu'un bloc d'énergie électrique supplémentaire de 225 MW. En 2004, Alcan avait licencié 550 employés à son complexe de Jonquière, inauguré dans les années 1930, après la fermeture des vieilles cuves de technologie Söderberg.