Technip, spécialiste français de l'ingénierie et des services pétroliers, suscite les convoitises du pétrolier italien ENI. Selon les informations de La Tribune, le groupe italien a étudié la possibilité de faire une offre par le biais de Saipem, filiale à 43% d'ENI et propriétaire depuis 2002 de Bouygues Offshore, un autre para-pétrolier tricolore.

Interrogé, Technip a indiqué vendredi matin n'avoir eu "aucun contact" avec les groupes Eni ou Saipem sur une éventuelle offre italienne. Et après être resté muet pendant la journée, ENI a affirmé vendredi soir ne pas avoir d'OPA à l'étude.

Le sujet a été abordé aujourd'hui entre Romano Prodi, chef du gouvernement italien, et Jacques Chirac lors du sommet franco-italien qui se tenait à Lucques en Italie. Au cours de cette journée, les deux hommes ont également évoquer l'éventuel rapprochement entre Air France-KLM et Alitalia. Sans oublier le dossier Enel, l'opérateur italien ayant eu des vues sur Suez avant que le gouvernement français ne souhaite une fusion entre Suez et GDF

C'est Paolo Scaroni, administrateur délégué d'ENI, qui étudierait le dossier d'une offre sur Technip, valorisée à 5,7 milliard d'euros en Bourse. Une telle initiative interviendrait alors que Technip se trouve dans une situation plutôt "vulnérable": le groupe se trouve dans "une phase d'incertitude managériale" alors que son président Daniel Valot a annoncé fin septembre son départ à la retraite deux ans avant la date prévue sans qu'aucun successeur n'ait pour l'instant été désigné.

Du point de vue d'ENI, marier la Saipem et Technip lui permettrait de créer un groupe important mais encore loin du numéro un mondial Schlumberger.

Lors du sommet franco-italien, le ministre de l'Industrie italien a indiqué qu'il était souhaitable de faire collaborer les deux groupes pour créer un leader mondial.

A la Bourse de Paris, l'action a gagné 7,63% vendredi, à 56,70 euros.