La grève s'étend à la SNCF. D'après les chiffres communiqués à La Tribune par la SNCF, le trafic des TER est assuré en moyenne à 55% dans les régions Centre, Languedoc Roussillon, Picardie, PACA, et Rhône-Alpes. Mais ce taux tombe à 35% en Alsace et en Auvergne. A Paris Montparnasse, il est assuré en moyenne à plus de 55% en ce qui concerne le transilien.

Le service est en revanche normal sur le TGV et les grandes lignes internationales. Il est également normal sur les lignes Corail et Corail intercités (lignes moyennes), sauf sur Paris - Clermont-Ferrand où il est assuré à 35% et complété par des voyages en car. La transversale sud Marseille Bordeaux ne fonctionne pour sa part qu'à 65%. De nombreux trains de nuit Corail sont supprimés. La SNCF s'attend à ce que les perturbations perdurent aujourd'hui, demain et probablement dimanche.

Le mouvement a démarré jeudi soir à l'appel des syndicats FO, CGT, Sud-Rail et FGAAC. "Ce mouvement est lié avant tout à des revendications locales, explique à La Tribune Philippe Flamme, secrétaire général adjoint de la CFTC - Cheminots. Les cheminots manifestent leur mécontentement en raison de changements de roulements de service qui régulent leurs conditions de travail", et qui doivent intervenir le 10 décembre prochain.

Deux syndicats FO et Sud-Rail, qui représentent moins de 20% des conducteurs, ont déposé pour leur part un préavis de grève nationale à compter de dimanche 20 heures. La Fédération générale autonome des agents de conduite (FGAAC) et la CGT, qui représentent plus de 80% des conducteurs, ne se sont pas associées au mouvement.

"Nous avons déposé ce préavis à la suite d'une ultime réunion de négociation avec la direction. Nous entendons essentiellement protester contre les situations de sous-effectif au niveau national, 2.300 emplois ayant été supprimés en ce qui concerne les conducteurs en quatre ans", fait valoir auprès de La Tribune Alain Cambi, membre du secrétariat général de Sud-rail et agent de conduite. Le représentant syndical met également en cause "la politique de la direction nationale de la SNCF qui tend vers une déqualification du métier d'agent de conduite", au motif que des trains de fret sont à présent conduits par d'anciens agents de manoeuvre, moins bien rémunérés que les conducteurs.

Anne-Marie Idrac, la nouvelle présidente de la SNCF, avait heurté de front les syndicats en dénonçant le 23 octobre le climat social "bloqué et frustrant" qui règne au sein de l'établissement ("La Tribune" du 23 octobre), le comparant à la "guerre froide, avant la chute du mur de Berlin". La patronne, qui a succédé début juillet à Louis Gallois, veut améliorer la compétitivité des agents et mise sur la décentralisation.